L’ylang-ylang en forte déflation à Mohéli

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L’ylang-ylang en forte déflation à Mohéli
L’ylang-ylang en forte déflation à Mohéli

Africa-Press – Comores. La fleur d’ylang-ylang des Comores est l’un des produits de rentre les plus prisés sur le marché international. Ces dernières années l’huile d’ylang-ylang ne cesse de subir une déflation. La cueillette des fleurs d’ylang-ylang se négocie actuellement à 100 fc le kg au lieu de 250 fc précédemment. Le degré d’extra et super-extra a chuté, soit 1000 fc le degré au lieu de 4000 fc, voir 5000 fc. Une situation qui inquiète les distillateurs à Mohéli en cette période de forte inflation.

Cela fait plus de 5 ans que la culture d’ylang-ylang ne cesse de subir une déflation bien que son essence soit toujours sollicitée sur les marchés internationaux. Actuellement le kilogramme de fleur d’ylang-ylang se négocie à 100 fc au lieu de 250 fc les années passées. Ce produit est une source de devises indispensable à l’économie locale, comme la vanille et le girofle surtout pour les producteurs de Mohéli, île où la culture d’ylang-ylang est la plus développée.

Pour avoir un litre d’essence d’ylang-ylang d’extra et de super extra de degré allant de 50 à 60, il faudrait 100 kg de pétales de fleurs. Or le degré se négocie à 1000 fc au lieu de 4000 fc à 5000 fc auparavant. Un coup dur pour les producteurs d’ylang-ylang à Mohéli. « Il y a quatre ans de cela j’arrivais à subvenir convenablement à mes besoins grâce à la culture d’ylang-ylang. Car à chaque cueillette j’arrivais à gagner jusqu’à 300 000 fc, sachant que dans la haute saison, la cueillette s’effectue trois fois par mois » explique Moustoifa Djanfar Saïd alias Doubou star, un cultivateur d’ylang-ylang. Doubou assure avoir pu construire sa maison grâce à la culture d’ylang-ylang. « Mais maintenant tous mes projets sont au point mort » regrette-t-il.

Toutefois« l’ylang-ylang reste une source potentielle de revenus et de devises non négligeable pour le pays » estime l’économiste Ibrahim Ahamada, mais à condition qu’une sérieuse réorganisation de la filière s’opère, puisque de 2013 à 2014, ce produit, selon cet expert, a rapporté environ 1,5 millions d’euros de recettes réalisés à l’exploitation. Il existe près de 50 distilleries d’ylang-ylang à Mohéli. Toutefois avec la chute du prix de ce produit, la plupart des distillateurs ont lâché prise, et d’autres rencontrent des difficultés dans leurs activités contrairement au girofle et à la vanille dont les prix restent plus au moins stables. Cette situation désole les cultivateurs d’ylang-ylang dont beaucoup d’entre eux s’étaient investis. « Nous sollicitons l’appui du gouvernement car l’émergence devrait commencer par ces produits de rente. Pour ce qui est de la vanille et du girofle, la récolte est annuelle contrairement à l’ylang-ylang dont la cueillette se fait chaque semaine. L’Ylang devait donc être très rentable par rapport aux autres produits malheureusement il n’est même pas acheté à Mohéli » regrette un distillateur d’ylang-ylang à Hamba.

Les Comores, pour rappel, demeurent le premier producteur mondial d’ylang-ylang. Sur 120 tonnes d’essence produites par an dans le monde, les Comores en produisent un peu plus de 70, soit plus de 70% de la production mondiale, selon notre interlocuteur.

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