Guerre de leadership dans le Bambao Chayhane ou le fait du prince

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Guerre de leadership dans le Bambao Chayhane ou le fait du prince
Guerre de leadership dans le Bambao Chayhane ou le fait du prince

Africa-Press – Comores. Des éléments de la CRC dans la région de Bambao sont à pied d’œuvre pour mettre en place le week-end prochain un QG dudit parti.

Une manière d’affirmer leur légitimité à un moment où la formation politique traverse une période d’incertitude, à cause des dissensions internes sur fond de leadership.

Deux coordinations dans une même région. Cette situation reflète les divisions qui minent le principal parti au pouvoir, la Convention pour le Renouveau des Comores communément appelée la CRC.

A Bambao, puisqu’il s’agit de cette région, deux clans sont formés : celui soutenu par l’ancien argentier de l’État Said Ali Said Chayhane, et celui attribué bon gré mal gré à l’ancien patron de l’ONICOR Azhar Ahmed.

Tous deux se regardent en chien de faïence, et la cordialité qu’ils ont toujours tentée d’afficher publiquement ne sera, dans une petite semaine, qu’un lointain souvenir avec la mise en place d’un QG à Mdé dimanche prochain.

« Nous leur avons beau tendre la main mais ils nous ont toujours joué un tour.

Dorénavant, advienne que pourra mais nous n’accepterons jamais d’être dirigés par une coordination choisie par le seul fait du prince », tempête ce partisan fidèle à la coordination historique. La coordination « choisie par le seul fait du prince » est celle dirigée par Aboussalami Halidi, l’homme qui murmure à l’oreille de Chayhane.

Les conditions qui l’ont conduit à ce poste sont, il est vrai, loin d’être démocratiques comme l’admettent certains caciques que nous avons interrogés et qui ont participé au tripatouillage de la coordination historique.

A l’origine de ces divisions, une guerre de leadership. Après le retour d’Azali aux affaires en 2016, Said Ali Said Chayhane a décroché le prestigieux ministère des Finances.

Comme tout politicien ambitieux, il pensait pouvoir avoir une mainmise sur la région dont il est issu. Il s’est heurté à un obstacle de taille. L’influence grandissante du secrétaire général du gouvernement déjoue ses plans.

« Le ministre des Finances digérait mal l’influence d’un « étranger » sur « son territoire ». Il sentait le vent tourner en sa défaveur, lui qui s’estimait le gardien légitime du temple politique de la CRC dans le Bambao.

Idaroussi était un caillou dans sa chaussure », relate un cadre de la CRC que nous avons rencontré en aparté en marge d’une conférence de presse de la nouvelle coordination de Bambao, à Moroni le samedi 25 septembre.

Si c’est Azhar Ahmed qui croise le fer avec l’actuel directeur général de Comores Télécoms en lieu et place d’Idaroussi Hamadi, d’aucuns estiment que c’est parce que cela aurait été très risqué que de vouloir s’en prendre à un cador de la trempe du secrétaire général du gouvernement, un homme qui a le bon pedigree tant sur le plan politique que familial pour bomber le torse du haut de son fauteuil de Sgg qu’il a laissé pour les Hydrocarbures depuis fin 2021.

Les médiations menées par le porte-parole de Beit-Salam ou encore le Chargé de la Défense et ex directeur de cabinet du chef de l’État, n’auront pas apporté les fruits escomptés. Les deux clans demeurent irréconciliables et les hostilités continuent de plus belle. Ce cancer s’est propagé jusque dans l’administration publique.

Beaucoup d’actes administratifs pris par des ministres ou autres autorités qui n’étaient pas forcement en bons termes avec l’ex argentier de l’État, n’ont pas été suivis d’effet faute d’avoir obtenu le visa nécessaire des services du ministère des finances.

Parfois même aux dépens du pays comme la non exécution des mesures d’accompagnement devant éviter que l’ONICOR ne sombre, pourtant avalisées en conseil des ministres.

« Chayhane est un sectaire et a une vision étriquée de l’État », charge un membre du gouvernement.

Quant à l’indéboulonnable Belou, secrétaire national de la CRC qui a béni contre vents et marées la nouvelle coordination, notre source gouvernementale dit de lui « qu’il est obséquieux ». Quoi que l’on puisse de lui, Belou est capable de dialoguer avec tout le monde. Une qualité que personne ne peut lui enlever.

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