Une militante du parti Juwa arrêtée depuis le 20 janvier

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Une militante du parti Juwa arrêtée depuis le 20 janvier
Une militante du parti Juwa arrêtée depuis le 20 janvier

Africa-Press – Comores. Le 21 janvier le procureur de la République de Moroni avait pourtant annoncé la libération de « toutes les femmes » interpellées dans le cadre des manifestations post-électorales. Ce qui n’est visiblement pas le cas.

Elle fait partie des centaines des personnes interpellées dans le cadre des manifestations post-électorales enclenchées le 17 janvier après l’annonce par la Ceni des résultats provisoires des élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles. Chamsia Moustoifa, militante du parti d’opposition Juwa, est arrêtée chez elle à Ouella dans la région d’Itsandra le samedi 20 janvier, dans le crépuscule. Cette mère de deux enfants dont le benjamin a 3 ans à peine était conduite à la gendarmerie de Moroni. Son avocat, contacté par La Gazette des Comores hier, ignore si elle y est encore. « A ce stade du dossier, je n’ai pas accès à ma cliente », nous confie Me Fahardine Mohamed. En effet, selon le code de procédure pénal comorien, un avocat n’a pas le droit d’intervenir dans le cadre d’une enquête préliminaire. Mais que les autorités fassent l’impasse sur le lieu de détention, cela n’est pas rassurant.

Il se trouve que la garde à vue de la mise en cause a largement dépassé les délais maximums autorisés par la loi, qui sont de 24h renouvelables une fois. A la question de savoir par quelle mesure d’exception légale Mme Chamsia est détenue pendant plus de deux semaines sans jamais être déférée devant le procureur ou le juge, le procureur de la République de Moroni, Mohamed Djounaid, n’a pas donné suite à notre requête, du moins jusqu’au moment où nous bouclions ces lignes. Pas plus que sur les motifs de son arrestation. Le 21 janvier, soit au lendemain de l’interpellation de la militante de l’opposition, le procureur avait annoncé dans un communiqué que « dans un souci d’apaisement et pour la sauvegarde de la cohésion nationale, les jeunes mineurs et toutes les femmes interpellés ont été remis en liberté ». Ce qui n’est décidément pas le cas.

Un proche de la gardée à vue croit qu’elle était sur une liste de personnes à arrêter. « Sur le siège avant du pick-up de la gendarmerie il y avait un individu qui indiquait aux gendarmes la maison de Chamsia que les hommes en treillis ont bouclée avant de procéder à son arrestation », nous confie un co-villageois. Cette méthode a été utilisée par les forces de l’ordre dans la foulée des manifestations post-électorales. Des partisans du régime fournissaient des listes de personnes à arrêter. Notamment à Moroni où des leaders de l’opposition en l’occurrence Daoudou Abdallah Mohamed du parti Orange ont vu plusieurs de leurs militants pris dans les filets de la gendarmerie. Les manifestations post-électorales ont fait un mort, un jeune d’une vingtaine d’années tué d’une balle dans la tête par le garde du corps du ministre des télécommunications. Des juristes estiment que les éléments constitutifs de la légitime défense ne sont pas réunis.

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