
Africa-Press – Comores. Sans aucune autorité présente, la cérémonie commémorative de la mort de l’ancien Rais Mohamed Taki Abdoulkarim a eu lieu dimanche 6 novembre dernier. Contrairement aux précédentes, la cérémonie a eu lieu cette année à la grande mosquée de vendredi en présence de certains anciens ministres.
A cause peut-être des événements survenus à M’beni le 12 octobre dernier, la cérémonie commémorative de la mort de Mohamed Taki est passée presque inaperçue. Contrairement aux précédentes, la cérémonie de cette année a eu lieu à la grande mosquée de vendredi en présence d’une poignée d’anciens ministres. Mais ceux qui sont aux affaires actuellement, ont brillé par leur absence. Apres la lecture du Coran, Dr Abdoulhakim Mohamed Chanfiou a pris la parole pour retracer la vie et l’œuvre de Mohamed Taki un personnage politique qui a marqué l’histoire politique du pays entre les années 70 et 90. « Mohamed Taki est un homme politique, il mais n’jamais oublié ses devoir envers le Seigneur. C’est pourquoi j’ose dire qu’il était un aimé de Dieu », avance-t-il.
A en croire ce chef religieux, ceux qui ont côtoyé Taki peuvent attester qu’il respectait les heures de prière en toute circonstance. « Celui qui veut le tromper, il vient le moment où le muezzin fait son appel. En ce moment, le président Taki signe quelque soit le document sans aucune vérification », nous dit un de ses neveux directs qui promet d’écrire un mémoire sur l’ancien rais. « Jusqu’à maintenant, personne ne sait exactement de quoi Taki est mort. Je vais écrire sur ce que je sais », promet cet étudiant en master II d’Histoire dans une des universités de Madagascar.
Il faut rappeler que Mohamed Taki Abdoulkarim est né le 20 février 1936 à M’béni au nord de la Grande-Comore. D’une famille privilégiée d’origine noble, il part faire ses études à Madagascar puis en France où il obtient un diplôme d’ingénieur en travaux publics. De retour aux Comores, le président du conseil de gouvernement Said Mohamed Cheikh le nomme responsable des travaux publics à Anjouan où il fait la connaissance d’Ahmed Abdallah. Il a occupé ensuite plusieurs portefeuilles ministériels dont celui de l’intérieur en 1975 sous le gouvernement Abdallah. Il se replie à M’béni sous le régime d’Ali Soilihi (1975-1978). Il s’oppose par une désobéissance civile, et fera la prison.
En 1978, après le coup d’Etat, il est nommé secrétaire du Conseil du directoire présidé par Ahmed Abdallah et Mohamed Ahmed. De 1978 à 1984, il est élu président de l’Assemblée fédérale. En 1984, il rompt avec Abdallah et s’exile en France. En 1995, il prend le pouvoir avec Said Ali Kemal après le coup d’État de Bob Denard. Le 25 mars 1996, il est élu président de la République. Le 6 novembre 1998, il décède dans des circonstances non élucidées.
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