Abdallah Halifa, le dernier des premiers

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Abdallah Halifa, le dernier des premiers
Abdallah Halifa, le dernier des premiers

Africa-Press – Comores. La semaine dernière, Mohamed Abdallah Halifa fils de son père, a présenté dans le Domba au sud de Ngazidja plus particulièrement à Oungoni, fief politique et historique de l’ancien président de l’Assemblée Fédérale, ce que l’auteur a présenté comme la biographie de l’homme qui aura traversé plus d’un demi-siècle de la vie politique comorienne.

Le titre de cette biographie » Abdallah Halifa, prince de Domba au sommet de l’Etat » qui ressemble plus à des mémoires politiques, donne déjà le tempo sur la personnalité du sujet étudié sur son ancrage profond dans l’arrière pays.

C’est dans une salle bondée de journalistes et d’invités venus de différents horizons que la présentation a eu lieu. Le lieu de la présentation n’est pas anodin, car il représente toute la symbolique de l’implantation du vieux patriarche dans sa région natale tout au long de sa carrière politique.

Jamais un politicien n’aura été assimilé à sa localité natale comme le fut Abdallah Halifa de Oungoni. Lors de cette présentation qui aura duré un peu plus d’une heure de temps, des nombreux témoignages sont venus enrichir ce que l’auteur a déjà écrit sur la personnalité de Mr Abdallah Halifa.

Dernier baobab de la scène politique comorienne, du moins avec la génération de ceux qui se sont soustraits de la domination coloniale, Abdallah Halifa aura tout connu. De l’autonomie interne jusqu’au perchoir de l’Assemblée Fédérale de 1987 à 1992.

En président du perchoir, Abdallah Halifa aura servi sous deux présidents de la République Fédérale Islamique des Comores, feu le président Ahmed Abdallah Abderemane et celui qui prendra son relais après son assassinat en novembre 1989, feu président Said Mohamed Djohar, le père de la démocratie comorienne.

En 1992, il fût nommé membre du haut conseil de la République (une sorte de cour constitutionnelle) avant d’en devenir le président par intérim. Pour service à la nation, il a été élevé au rang de Grand Officier de l’Etoile d’Anjouan par le président, la plus haute distinction du pays.

Cette reconnaissance ne se cantonne pas seulement au niveau des Comores, en 1992, le président français d’alors, François Mitterrand l’avait élevé au grade de Grand Croix de l’ordre du Mérite, le second dans l’échelle des distinctions de la république française.

Le choix du titre « Abdallah Halifa, prince de Domba au sommet de l’Etat » est peut-être dû aux raisons que nous avons déjà citées, mais quand on pense au parcours et à l’apport historique du personnage « le dernier des premiers » ne serait pas assimilé à un crime de lèse majesté.

En prenant connaissance de cet ouvrage, je me suis souvenu du livre de Georges-Marc Bennamou « le dernier Mitterrand » qui relatait les derniers moments de l’ancien président français, et ce brin de nostalgie qui lui faisait dire qu’il était le dernier président du moins dan la prestance et l’honneur qui y va avec une telle responsabilité.

Il craignait la banalisation de la fonction présidentielle. Avec l’avènement de la mondialisation et à l’ère de l’internet, l’histoire à tendance à lui donner raison. Des Abdallah Halifa, on en aura plus, les nouveaux princes de la politique ont travestis l’essence même de celle-ci.

La nouvelle génération politique tendre à perdre les repères de ce qui fondait la noblesse de l’action politique, héritée du passé, préférant se mesurer par qui sait humilier, insulter et vilipender ses adversaires.

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