Africa-Press – Comores. L’opération de contrôles d’identité, lancée samedi 16 août dernier à Fomboni, a rapidement suscité la controverse. En seulement deux heures, 34 individus ont été conduits au commissariat de police faute de pouvoir présenter leur pièce d’identité.
C’est au marché de Fomboni, lieu le plus fréquenté de la capitale mohelienne, que la police nationale a entamé l’opération baptisée « contrôle des pièces d’identité ». L’initiative, menée sans distinction de nationalité, vise selon les autorités à renforcer la sécurité publique. En deux heures seulement, 34 personnes ont été interpellées et conduites au commissariat pour vérification, faute de pièce d’identité. Interrogés, le Directeur régional de la sureté et de la sécurité Ben Madi Kassim se réjouit de voir que la plupart des personnes abordées ont leurs pièces d’identité. Pour les autorités nationales, cette campagne répond à une recrudescence des violences urbaines et des actes de criminalité constatés ces derniers mois dans le pays. « La carte d’identité est le premier outil d’identification. Sans elle, il est difficile de repérer les auteurs d’infractions », justifie un agent de police.
Les autorités mettent également en avant l’arrivée croissante de migrants africains continentaux qui utilisent les Comores comme point de transit vers Mayotte. « Il est de notre devoir de protéger le territoire et d’assurer la traçabilité de toutes les personnes présentes », souligne une source sécuritaire. Pour prouver leur bonne foi, le Directeur Ben Madi rappelle qu’une caravane d’information avait sillonné Fomboni et ses environs avant le lancement de l’opération, afin de prévenir la population. Malgré ces justifications, l’opération divise. Une partie de la population estime qu’il s’agit d’une démarche nécessaire. « Avec tout ce qu’on entend sur les viols et les agressions, il faut renforcer le contrôle », reconnaît Zaïdane Hamada journaliste de la page Facebook Djando première.
Cependant, d’autres dénoncent ce qu’ils considèrent comme un harcèlement inutile. « Au lieu de sensibiliser les gens, ils viennent embêter la population », s’indigne un internaute. Pour certains commerçants, la priorité devrait être donnée à la lutte contre la vie chère et à l’amélioration des services publics. Cette opération révèle la difficulté pour les autorités de trouver un équilibre entre impératif sécuritaire et respect du quotidien des citoyens. Si les forces de l’ordre estiment que la possession d’une pièce d’identité relève de la responsabilité individuelle, beaucoup y voient une intrusion dans leur vie de tous les jours. La campagne de contrôle devrait se poursuivre dans les jours à venir à Fomboni et dans d’autres localités de Mohéli. Reste à savoir si la population finira par s’y habituer ou si la contestation prendra de l’ampleur.
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