Crise à la Mairie de Moroni: Rupture ou Rappel?

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Crise à la Mairie de Moroni: Rupture ou Rappel?
Crise à la Mairie de Moroni: Rupture ou Rappel?

Africa-Press – Comores. C’est le camp de l’actuel maire qui a tiré les premières escarmouches. Velléités de déstabilisation, guerre des chefs, ou simple rappel à la loi sur la décentralisation? Peu importe, c’est un véritable pavé dans la marre qui a été jeté par le deuxième adjoint à la mairie de Moroni, qui a demandé publiquement au maire de convoquer le Conseil communal.

Après des mois d’accalmie et de silence, la commune de Moroni est de nouveau en ébullition. Huit mois après son arrivée dans le siège très instable d’édile de la capitale, Omar Mohamed se trouve dans le collimateur des élus locaux. Entouré de certains élus de la capitale, dont l’ancien maire Abdoulfatah Saïd, le deuxième adjoint de la commune de Moroni, Ali Barwane a répondu, lundi, à une partie de la presse présente aux abords de l’hôtel de ville peu de temps après qu’ils ont déposé un énième courrier demandant la convocation du Conseil municipal. « Nous sommes venus déposer un courrier pour demander au maire de convoquer dans les meilleurs délais le Conseil municipal. Nous l’avons interpellé à des nombreuses reprises pour ce même sujet, malheureusement cela n’a pas été fait. » Arrivé au mois d’avril à la tête de la commune après la nomination de Mohamed Ahamada Assoumani au poste de ministre de l’intérieur, Omar Mohamed n’a jusqu’à ce jour convoqué aucun Conseil, pourtant stipulé dans la loi sur la décentralisation.

« Les Conseils communaux se réunissent en sessions ordinaires et en sessions extraordinaires sur convocation du maire », lit-on à l’article 11 relative à la décentralisation au sein de l’Union des Comores. Et l’alinéa 2 dudit article de préciser le nombre de Conseil « au titre des sessions ordinaires, ils se réunissent quatre fois par an pour délibérer sur toutes les matières entrant dans le domaine de leurs compétences ». En cas de non convocation par le maire, des élus peuvent demander la tenue d’un Conseil extraordinaire, comme le dispose l’alinéa 8 de l’article 11. « Les sessions extraordinaires des Conseils peuvent être convoquées à la demande motivée d’au moins la moitié des membres du Conseil communal ».

A en croire Ali Barwane, cette dernière option serait déjà dans les tablettes, dans la mesure où 20 sur 35 conseillers élus ont signé la pétition pour la convocation du Conseil. « Nous sommes convaincus que cette fois, le maire va convoquer le Conseil ». Dans le cas contraire, les élus promettent de lui forcer la main. « Nous avons lancé une pétition dans ce sens, elle a été signée par 20 des 35 conseillers communaux ». Les prochains jours risquent-ils d’être mouvementés au sein du bureau communal eu égard de cette position ouvertement défendue par le deuxième adjoint. Si les dissensions étaient jusqu’à présents calfeutrées dans les murs de la commune, cette sortie met au grand jour la fragilité du maire actuel. Des observateurs voient dans cette crise, un rebondissement des querelles de leadership déchirant depuis plusieurs mois les élus de la CRC, parti au pouvoir.

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