Africa-Press – Comores. Le chef de l’État Azali Assoumani, déclaré définitivement élu par la Cour suprême, considère que les jeunes manifestants qui ont battu le pavé les 17 et 18 janvier « ce sont nos enfants ». Un discours qui transige avec ses partisans qui les traitent de « délinquants » ou encore de « drogués ».
24h après la proclamation des résultats définitifs des élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles, le président réélu Azali Assoumani a réuni ses militants à l’hôtel Retaj. Cette prise de parole aura été la toute première depuis que la plus haute juridiction du pays a rendu sa décision sur les élections, le déclarant élu dès le 1er tour avec 57,2% du suffrage exprimé. Il a d’emblée adressé un message d’unité à ses adversaires qui non seulement dénoncent des fraudes massives mais disent ne pas reconnaitre les résultats. « Je voudrais leur dire, qu’à leur égard, je n’ai aucune once de rancune. Je leur tends une main fraternelle, comme je l’ai toujours fait et je les appelle à nous unir sur l’essentiel, pour l’émergence de notre pays. Je les appelle, d’ores-et-déjà, à nous concerter pour préparer les prochaines élections législatives » prévues en 2025. D’après le locataire de Beit-Salam, les élections étaient plutôt « libres, démocratiques et transparentes » et se vante qu’elles ont été « saluées par la communauté internationale » au moment où la crème des chancelleries occidentales s’attendait plutôt à des « clarifications » des résultats que la Ceni a annoncés le 16 janvier.
S’adressant exclusivement à l’ensemble des dirigeants et des militants de l’AMP, des volontaires, des compagnons de route et des élus qui depuis le début « m’accompagnent et ont largement contribué à la réussite de cette élection », Azali Assoumani a promis de ne pas les décevoir. « Je sais ce que je vous dois à toutes et à tous et sachez, que je saurais en être digne de votre dévouement et de votre confiance. Soyez assurés mes chers compatriotes, que je tiendrai les engagements que j’ai pris devant vous durant la campagne électorale. Fort de l’expérience que j’ai acquise, en servant notre pays et sa population, je reste, plus que jamais déterminé, à réaliser notre ambition commune, visant à concrétiser le Plan Comores Émergentes, en vue d’inscrire l’Union des Comores parmi les pays émergents d’ici 2030. Dans la réalisation de cette œuvre commune, j’ose compter, comme à l’accoutumée, sur votre accompagnement et surtout votre engagement, pour préserver ce qui nous est le plus cher, à savoir la paix, la sécurité et la stabilité, afin que notre pays puisse s’épanouir davantage et rayonner dans le monde ».
Si jusque-là il ne faisait que la politique politicienne, Azali a su prendre de la hauteur au sujet des manifestants qui ont battu le pavé les 17 et 18 janvier, au lendemain de l’annonce des résultats provisoires par la Ceni. Alors que ses partisans ne tarissent pas d’adjectif pour les dénigrer, allant jusqu’à les traiter de « délinquants » ou encore de « drogués », des termes repris par des mercenaires en communication étrangers engagés par le régime, le chef de l’État, lui, se montre plutôt avenant. « Ce sont nos enfants. Notables, ulémas et politiques nous dévons nous unir pour trouver une solution car ce sont nos enfants. Nous devons et nous pouvons à l’avenir, éviter à notre pays et à nos compatriotes, les scènes de guerre et les appels à la haine et à la violence dont ils ont été les témoins, ces derniers temps », devait-il réitérer. Pour rappel, la majorité des manifestants qui contestaient les résultats du 16 janvier sont des adolescents. Plusieurs centaines d’entre eux sont arrêtés par les forces de l’ordre. Un manifestant de 21 ans est tué d’une balle dans la tête. Il aurait pénétré au domicile du ministre des télécommunications.
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