Africa-Press – Comores. La formation des membres des bureaux de vote (MBV) a finalement débuté samedi 6 janvier dernier à Mohéli sous haute tension, après une première tentative échouée le mardi 2 janvier. La CEII accuse les candidats de vouloir se mêler de « ce qui ne les concerne pas selon le code électoral » dira le président de la CEII. Et les candidats de répliquer en accusant la CEII de vouloir tricher, en insérant dans la liste pour la formation des MBV, des personnes qui n’ont constitué aucun dossier. Des altercations ont eu lieu entre candidats et forces de l’ordre, mais toutes les dispositions ont été prises pour que cette formation ait lieu à tout prix.
Le mardi 2 et le samedi 6 janvier, à la salle multifonctionnelle de Fomboni c’était le coup de théâtre. Entre les candidats au poste de gouverneur et leurs MBV d’un côté et les autorités chargées du déroulement du scrutin de l’autre, le courant ne passe plus. Chaque camp accuse l’autre. « C’était une question d’incompréhension sur la liste des membres des bureau de vote (MBV) devant être formés avant le jour du scrutin. La CECI (Commission électorale communale indépendante) avait fait entrer des personnes à former sur la base de la liste qu’elle avait proposée alors que nous devions, conformément au code électoral, envoyer cette liste à la CENI pour validation » explique Abdallah Bounou Abbasse, le président de la CEII qui nous a reçu dans son bureau.
« Et lorsque je l’ai appris, je suis allé à la salle multifonctionnelle avec une liste que la CENI m’a transmise mais comme il y a eu des tractations, on m’a recommandé d’arrêter la formation pour un autre jour » regrette-t-il, en déplorant le fait que les candidats s’immiscent dans la question des MBV « qui ne les concerne pas. Eux ils seront représentés dans les bureaux de vote par des assesseurs, mais les MBV c’est le président de la CENI, conformément à l’article 219 du code électoral, qui nomme à partir de la liste issue des dossiers venus des CECI ». Une version qui contredit celle des 9 candidats qui parlent lors d’un point de presse tenu le lendemain (lire notre précédent article) d’une liste fantôme qui n’a pas suivi la procédure prévue par le code électoral et qui allait être utilisée pour la formation.
Ce samedi 6 janvier, jour prévu pour reprendre la formation, c’est le même scénario. « Des membres qui n’avaient pas ramassé des dossiers voulaient entrer mais on n’a pas accepté » explique Bachir Maenfou Said secrétaire général de la CEII. Finalement la force publique est intervenue pour mettre de l’ordre, mais par la suite tous ceux qui se présentaient comme MBV dans les parages ont été autorisés à entrer pour suivre la formation puisque ces autorités estimaient qu’il y avait beaucoup d’absents.
Une option que le candidat Hassanaly Abdoulanziz conteste. « Le nombre d’absents ne dépasse même pas une vingtaine alors qu’une foule nombreuse a été autorisée d’entrer ce qui suscite des interrogations surtout qu’il y a un bon nombre de personnes réservistes qui étaient déjà dedans. Ce sont des personnes susceptibles de remplacer un président ou un secrétaire en cas d’empêchement » explique le candidat Hassanaly. Pour Bachir Maenfou, ce n’est pas un souci, faire la formation ne signifie pas qu’on est systématiquement retenu pour être MBV. « Pour nous, l’essentiel est que tous ceux qui seront dans les bureaux de vote soient formés mais c’est la CENI qui va nommer» a-t-il conclu. Un véritable imbroglio à 6 jour du double scrutin.
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