Africa-Press – Comores. Il est placé sous mandat de dépôt pour détournement de fonds, faux et usage de faux, favoritisme, conflits d’intérêts entre autres. Le mis en cause était chargé d’acheter des minibus neufs destinés à l’Université des Comores.
Est-ce la fin de l’impunité des cadres de l’administration publique ? Issihaka Himidi, directeur de cabinet du ministre des finances est placé en détention provisoire à la prison de Moroni depuis hier mardi. Il était arrêté par la gendarmerie lundi, visiblement dans l’après-midi. Le mis en cause est suspecté de détournement de fonds, faux et usage de faux, favoritisme, conflits d’intérêts entre autres.
L’État comorien à travers le ministère des finances avait bénéficié d’un fonds de l’État de Koweït pour l’achat de minibus destinés à l’Université des Comores. Comme l’exige la procédure, le ministère devait lancer un appel d’offres. Mais cela sans compter sur les appétits financiers inavoués du directeur de cabinet du ministre des finances qui, selon nos informations, a, de manière illégale, attribué le marché à une société détenue par un membre de sa famille. Comme si l’absence de l’appel d’offres ne suffisait pas, il a modifié le statut juridique de ladite société en usant des faux documents selon une source judiciaire.
A l’arrivée desdits minibus qui seraient au nombre de 8, vraisemblablement au mois de novembre 2023 au port de Moroni, le directeur de cabinet aurait fait signer une attestation de destination au président de l’Université des Comores pour pouvoir bénéficier des exonérations auprès de l’administration douanière. Chose faite. Peu de temps après, M. Himidi est retourné voir le président de l’UDC pour lui faire signer une décharge rédigée en arable, indiquant qu’il a bel et bien réceptionné les minibus. La fameuse signature ne sera jamais apposée, le président ayant découvert le pot aux roses, qu’il était sur le point de se faire rouler dans la farine, lui qui n’a jamais vu la couleur des véhicules prétendument réceptionnés.
Cette arrestation étonne plus d’un dans un pays où l’impunité est devenue la règle et la justice l’exception. Est-ce le début de la fin de l’impunité des hauts cadres de l’administration ? Le directeur de cabinet aurait-il pu agir seul, décaisser l’argent sans l’ordre du ministre ? L’avenir nous le dira.
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