L’opposition a désavoué Mouigni Baraka

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L’opposition a désavoué Mouigni Baraka
L’opposition a désavoué Mouigni Baraka

Africa-Press – Comores. Sans surprise, le CNT a démis Mouigni Baraka de ses fonctions. L’Union de l’opposition se désapprouve la rencontre entre Azali et Mouigni et crie au scandale et à la trahison.

24 heures après son passage à Beit-salam, où il a été reçu en audience par le chef de l’Etat, l’ancien gouverneur de Ngazidja, et figure de l’opposition a été renié par ses pairs. Dans un communiqué, le Conseil National de Transition (CNT) a tenu à informer leurs partenaires et l’opinion qu’elle se désengage de la rencontre entre Azali et Mouigni et les engagements pris n’engagent pas leur organisation. Par la même occasion, Mouigni est suspendu de la CNT. Pour poursuivre, dans la transparence, la confiance et dissiper toute forme d’amalgame « notre combat pour un Etat de droit, le retour à l’ordre démocratique et constitutionnel aux Comores, le CNT suspend immédiatement Monsieur Mouigni Baraka de ses fonctions de Président du Conseil national de transition. Le CNT se réunira dans les prochains jours pour désigner une nouvelle équipe dirigeante », lit-on dans son communiqué. Surprenant ! Car, pas plus tard que dimanche dernier, un des lieutenants de Mouigni, Idi Boina, a confié aux medias que le CNT a été mis au courant de cette rencontre et la décision a été entérinée en réunion avec tous les membres.

Si le CNT s’arrête à la suspension, le Front commun, l’autre composante de l’opposition, crie à la trahison et au scandale. Selon lui, il s’agit d’un secret de polichinelle de trois ans dévoilé au grand jour et d’un plan en quatre étapes lui faisant passer pour le plus ferme adversaire de la dictature. « Première étape, le regretté Mufti Saïd Toihir (paix à son âme) a tenté de jouer les intermédiaires. Deuxième étape, un groupe de notables a été envoyé en éclaireur. Troisième étape, le terrain étant déblayé sa garde rapprochée, dirigée par l’ancien député Oumouri Madi Hassani, dépose ses bagages dans le camp de la dictature à l’occasion du mal-nommé dialogue national. Quatrième et dernière étape, Mouigni Baraka franchit le rubicond et fait son entrée du reniement et de la honte chez Assoumani Azali accompagné de quelques amis pour cacher son isolement », souligne un autre communiqué du Front Commun.

Pour ce mouvement, Mouigni a profité de cette occasion pour dévoiler son jeu, une trahison plus scandaleuse. « Elle intervient au moment où le pays, surtout Anjouan, est tenaillé par une terrible crise de pénurie de denrées de première nécessité qui affament les petits gens et tout le peuple, au moment où, rejetant la fatalité, le peuple prend d’assaut les magasins de stockage du riz en affrontant les forces de répression (…) » , poursuit-il.

Le Front est convaincu, qu’il y a anguille sous roche et que les images en disent long. « Aucune explication, aucune justification ne peut donc atténuer le choc politique et la dimension traitresse de la rencontre de samedi 10 septembre (…) Les combattants de la liberté qui luttent, depuis tant d’années pour un Etat de droit, au prix de morts, de blessés et d’exilés, ne pourront jamais oublier ce coup de poignard donné dans le dos de leur combat », ajoute le communiqué.

Rappelons que cette rencontre s’inscrit dans le cadre du dialogue permanent instauré avec certains acteurs politiques pour consolider la stabilité. Deux points essentiels ont été débattus à savoir, la crise alimentaire qui frappe de plein fouet le Comorien, Mouigni serait porteur de « solutions » et le contexte politique tendu.

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