Africa-Press – Comores. Le président Azali Assoumani a passé le relai de la présidence tournante de l’Union Africaine (UA) à son homologue El Ghazouani de la Mauritanie. En une année, le comorien arrivé à la tête avec une explosion des conflits et une régénérescence des coups d’Etat militaires a été mis à rude épreuve et son bilan parle pour lui.
Comme ses prédécesseurs, Azali Assoumani aura échoué à venir à bout du moins à trouver un début de solution aux nombreux conflits armés qui minent le continent africain depuis plus de trois décennies. Corne de l’Afrique, Afrique de l’Ouest, Région des grands lacs, autant de zones de tension et peu de solution, tant des conflits au départ endogènes se sont externalisés par le jeu des puissances régionales qui ont un intérêt à voir son voisin dans l’instabilité. Si les négociations ne sont jamais définitivement fermées, le manque de volonté des belligérants fait échouer toute initiative. Au Soudan par exemple, le dialogue de sourd engagé par les deux généraux ne laisse aucune chance à la négociation et ce n’est pas faute d’avoir essayé. « S’agissant du Soudan, j’ai initié plusieurs rencontres avec les deux Généraux , Al-Bourhane et Hemetti, ainsi qu’avec les différents acteurs de la guerre, en vue de les engager sur la voie du dialogue, pour faire taire les armes » comme a tenu à le rappeler Azali, dans son discours de passation.
Que dire de la République Démocratique du Congo qui fait face depuis la chute de Mobutu à une multitude de rébellion qui ne cesse de fragiliser l’Etat congolais dans son existence. La complexité de cette région ou la mixité et les intérêts des populations finissent toujours par prendre le pas sur la raison d’Etat n’arrange pas les choses, et Azali Assoumani l’a appris à ses dépens. Certes des initiatives ont été amorcées, mais toutes échouées, vu la progression du M23 qui est à quelques encablures de Goma capitale de la province du Nord Kivu. « J’ai eu l’honneur de présider le Sommet quadripartite, le 27 juin 2023 à Luanda, en présence des organisations régionales et des pays des Grands Lacs, visant à trouver les solutions appropriées à cette crise », rappelle-t-il.
Sur le plan sécuritaire Azali comme ceux qui sont passés avant lui, a échoué dans sa volonté de pacifier le continent du moins à réduire les zones de conflits, pire durant sa présidence les choses se sont intensifiées dans le durcissement des conflits armés. Sur le plan commercial il a réussi à étendre la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF). Au nombre de sept (07) a son arrivée, « Nous avons réussi à faire passer, le nombre de pays membres de la nouvelle « initiative sur le commerce guidée », de 7 à 31 États parties », il est parvenu à multiplier le nombre presque fois cinq.
Le plus grand succès par contre de sa présidence reste l’adhésion de l’Afrique au groupe des vingt économies les plus puissants au monde (G20). Longtemps désirée, cette idée s’est matérialisée sous la présidence d’Azali Assoumani et il ne s’est pas privé de s’enorgueillir. « Je voudrais dire, sans prétention aucune, que l’année 2023 a été décisive pour notre Continent car la voix de l’Afrique a été présente et active, partout sur la scène internationale. » Et le président de continuer: « Sur le chemin de l’Afrique qui gagne, « l’Afrique que nous voulons», il y a eu l’admission effective de l’Union Africaine au G20, ce qui constitue une avancée notable pour notre Continent. Cette intégration au G20 augure de perspectives prometteuses, en ce sens que l’Afrique fait partie désormais, des acteurs de la gouvernance économique mondiale. »
Le président Azali, a su aussi vendre l’image du pays à l’extérieur de par sa participation aux nombreux sommets (G77, G7, Sommet Italie-Afrique…), mais aussi a l’intérieur entre autres le sommet des 100 millions d’entreprises comme il a tenu à le rappeler lors de son discours « Je me réjouis alors de l’Initiative 100 millions de Micro, Petites et Moyennes Entreprises en Afrique, lancée à Moroni, par l’AUDA-NEPAD, et qui vise à véritablement faire de nos jeunes, un maillon essentiel et incontournable du développement en Afrique. » Une initiative salutaire à condition qu’elle soit mise en œuvre ceci pour le bien de la jeunesse africaine.
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