Affaire du maoulid interdit Plus de 11 jours sans écoles à Mbeni

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Affaire du maoulid interdit Plus de 11 jours sans écoles à Mbeni
Affaire du maoulid interdit Plus de 11 jours sans écoles à Mbeni

Africa-Press – Comores. Ce vendredi fera 11 jours depuis la fermeture des écoles à Mbeni. 18 écoles publiques et 20 écoles coraniques n’ont pas ouvert leurs portes suite aux évènements de la semaine dernière. A cela s’ajoute le manque d’électricité coupée depuis mercredi dernier, et plusieurs fois, le réseau Huri de Comores Telecom est coupé.

Depuis mercredi 12 octobre dernier, les écoles de la ville de M’béni, chef lieu de la région de Hamahamet n’ont pas ouvert leurs portes. Ecoles coraniques ou françaises, les élèves sont priés de rester chez eux. Un élève de la classe 5eme âgé de 15 ans se rappelle du dernier jour qu’il sortait de l’école. « Je me rappelle que c’était un mardi à la dernière heure avant de sortir, notre professeur nous informait que demain (mercredi 12 octobre: ndlr) il n’y aura pas d’école puisque il y aura le Maoulid de la ville », se rappelle-t-il avant d’ajouter dans un fou rire que « depuis ce jour là, je n’ai pas mis mes pieds à l’école et je ne me souviens même plus du chemin ».

Le pire est qu’il ne sait pas où se trouve son professeur. Au total 18 écoles publiques et 20 écoles coraniques dont 3 spécialisées dans la mémorisation du Coran restent fermées. « Mon enfant devrait terminer la mémorisation du Coran d’ici trois mois. Maintenant qu’il a perdu 2 semaines, c’est dur. J’espère qu’il n’a rien oublié puisqu’un jour sans révision, il risque d’oublier », regrette une mère de famille dans un transport en commun de la ligne Moroni-M’béni. Ces trois centres qui fonctionnent spécialement les matins, à 18h ont fermé les portes puisque certains encadreurs étaient parmi les personnes arrêtées depuis vendredi dernier. Cette situation inquiète les parents d’élèves. Certains se demandent ce qu’il faut faire car la situation est compliquée et ce sont les enfants qui sont perdants. D’autres, s’apprêtent à prendre une décision radicale pour eux mais importante pour leurs enfants. « Si d’ici lundi, il n’y a aucune solution, je serai obligé de transférer mes enfants à Moroni même si cela sera très difficile pour moi puisque je serai obligé de louer une voiture pour faire le va et vient, mais je n’ai aucune alternative », pense Mzé Hassane G qui a 3 enfants de CM2, 6e et une fille de la classe de 5e.

Il faut rappeler que mercredi 12 octobre l’armée était déployée à Mbeni pour disperser un Maoulid Nabawi, cérémonie religieuse marquant la naissance du prophète, 15 jours après la sortie d’une note ministérielle interdisant la tenue des ces cérémonies avant 19h à l’exception du week-end et les jours fériés. Une intervention qui a fait des blessés et des dégâts matériels. « Il est très tôt pour faire un bilan », nous dit un vieux de la ville.

Depuis vendredi dernier, l’armée n’a pas quitté M’béni, où la population est privée d’électricité. Samedi dernier, la vie a repris progressivement et dans les places publiques, les jeunes critiquent le maintien de la présence militaire. Certains disent que leur présence ferait peut être peur et accentue la psychose. « Le pire notre CIPR est transformé en caserne », déplore un ancien encadreur pédagogique qui souhaiterait que l’information soit partagée jusqu’au ministère de l’éducation, pour qu’il fasse quelque chose afin de sauver la scolarité de ces enfants qui ont droit à l’éducation au même titre que leurs camarades des autres établissements du pays. « Est-ce qu’il y aura un rattrapage », se demande-t-il. « Je ne pense pas. C’est du temps perdu ». Quant à la grande prière du vendredi, nul ne sait si elle aura lieu ou sera empêchée comme la semaine dernière ?

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