Africa-Press – Comores. Un collectif de commerçants lésés s’est réuni ce jeudi 7 août à Moroni pour alerter l’opinion publique et interpeller les autorités. Ces derniers affirment avoir versé de l’argent à l’ONICOR il y a plus d’un an dans le but de recevoir du riz ordinaire à revendre, sans jamais voir la marchandise arriver. Aujourd’hui, leur situation est critique.
« Nous avons emprunté pour investir, mais on nous a laissés sans réponse. Certains vont finir à l’hôpital, d’autres dans la rue », a résumé un porte-parole du collectif. Cela fait plus de douze mois que ces commerçants attendent un dénouement. Selon leurs témoignages, ils ont payé l’ONICOR par anticipation dans le cadre d’un programme d’approvisionnement en riz destiné aux revendeurs nationaux. Or, depuis, aucune livraison n’a été faite, et aucun remboursement n’a été proposé. Pour beaucoup, la situation a viré au cauchemar: emprunts non remboursés, intérêts bancaires qui explosent, conflits familiaux et détresse psychologique. « Il y en a qui sont à deux doigts de faire un AVC. Nous vivons avec la peur au ventre, et personne ne nous écoute », martèle un commerçant. Au-delà des chiffres, ce sont des vies qui s’effondrent. Certains membres du collectif disent avoir été contraints d’hypothéquer leur maison, d’autres sont persécutés par leurs créanciers, notamment les banques et les particuliers auprès desquels ils avaient emprunté.
« On a tout misé sur cette promesse. On nous a dit que le riz arriverait vite. Aujourd’hui, nos enfants ne vont plus à l’école et nos foyers sont au bord de l’explosion », explique un autre commerçant. Réunis à Moroni, les membres du collectif ont lancé un appel au gouvernement, lui demandant de les recevoir dans un délai d’une semaine afin de discuter d’une solution. Ils plaident pour une intervention urgente de l’État, non seulement pour obtenir réparation, mais surtout pour éviter une crise silencieuse dans les foyers concernés. « Nous ne demandons pas la lune. Nous voulons juste récupérer notre dû ou que l’État trouve une issue. Qu’il ait pitié de nous », répètent-ils.
À ce jour, l’ONICOR n’a pas répondu publiquement à ces accusations. L’opacité autour de ce programme d’approvisionnement en riz soulève de nombreuses questions. Où est passé l’argent? Pourquoi les commerçants n’ont-ils pas été livrés? Et surtout, pourquoi ce silence depuis plus d’un an? Pour ces commerçants en détresse, l’urgence n’est plus seulement économique. Elle est humaine et sociale. Ils réclament des réponses claires, des gestes concrets et un calendrier précis. En attendant, ils continuent à s’organiser pour faire entendre leur voix, avec la peur de tout perdre à cause d’une promesse non tenue.
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