Africa-Press – Comores. Dans un point de presse tenu ce mercredi 25 octobre, l’avocat de la société nationale d’électricité des Comores (SONELEC) Me Idriss Saandi a évoqué le vol de 3000 litres de gasoil destiné à l’approvisionnement des groupes de la centrale de Voidjou. Trois agents de la société se trouvent déjà aux mains de la gendarmerie.
Encore un scenario de vol de carburant à la centrale de Voidjou. Devant la presse, l’avocat de la société a parlé d’un vol de 3000 litres de gasoil et que trois agents de la centrale sont arrêtés par la gendarmerie. Selon lui, une enquête a été ouverte. « Comme d’habitude, la société comorienne des hydrocarbures (SCH) a livré les 65 000 litre à la centrale de Voidjou le samedi 21 octobre. Le carburant a été livré en trois phases : 27 000 litres, 11 000 litres et les 27 000 litres. Mais, jusqu’au dimanche 22 octobre, un moteur s’est éteint. Les techniciens ont fait des diagnostics pour comprendre ce qui se passe. Ils ont constaté qu’il y a eu un mélange d’eau et de gasoil. Donc, en tant qu’avocat de la société, on nous a appelés mardi dernier pour observer ce qui s’est passé. Effectivement sur les 65 000 litre livrés, 3 000 litres ont été détournés », explique l’avocat de la Sonelec, Me Idris Saadi.
Selon lui, les techniciens qui calculent la gestion du stock ont constaté que la quantité des réservoirs du moteur était très basse. « Si le gasoil est très bas, ça peut se mélanger avec de l’eau qui se trouve toujours en bas du réservoir. Ce qui fait que si le moteur marche toujours, cela peut causer des problèmes. Et comme on a détourné les 3000 litre, les moteurs n’ont pas tenu jusqu’à lundi ou mardi pour qu’on livre une autre commande. Donc, les moteurs étaient obligés de fonctionner en supportant ces mélanges. Du coup, un de nos moteurs a lâché », dit-il.
Et d’ajouter : « C’est le moteur qu’on vient juste de réviser pour amortir la situation ». A en croire Me Idriss, les indices laissent supposer que les agents qui étaient en service le samedi dernier sont liés à ce détournement du carburant. « Ils sont déjà arrêtés par la gendarmerie et l’enquête se poursuit », précise-t-il, tout en appelant tout le personnel de la société d’être responsable. Pour rappel, c’est la 5ème fois que la Sonelec parle d’un détournement de carburant. Et l’enquête n’est jamais allée jusqu’au bout. Aucune poursuite judiciaire ni condamnation pour fait de vol, ce qui soulève des interrogations sur les véritables causes des coupures intempestives d’électricité devenues systématique, malgré les investissements lourds consentis ces dix dernières années par l’Etat.
Encadré
Selon un technicien de la société interrogé à ce sujet, « ces agents arrêtés n’avaient été attrapés en possession de bidon ni de quoi que mettre cette grosse quantité de gasoil. Mais, juste qu’ils étaient en service le jour de la panne. Ce ne sont pas eux qui étaient en service le soir. Et par coïncidence, c’est le moteur qui vient d’être révisé qui a lâché ». Ce dernier tient aussi à souligner que la cause évoquée par l’avocat de la société ne tient pas debout. « Le monteur en question était constitué par des pièces qui en vrac. C’est-à-dire des pièces de récupération. Il n’y avait aucune pièce neuve », affirme-t-il.
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