Le tireur présumé inculpé d’homicide volontaire

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Le tireur présumé inculpé d’homicide volontaire
Le tireur présumé inculpé d’homicide volontaire

Africa-Press – Comores. Le militaire auteur présumé du tir mortel contre Fahad Moindze, jeune supporter des Cœlacanthes tué d’une balle dans la tête, est inculpé d’homicide volontaire et placé en détention provisoire.

La justice se veut intransigeante. S. Mchangama, le militaire qui a mortellement tiré sur Fahad Moindze a été déféré au parquet vendredi 1er décembre. Après quelques minutes dans le bureau du procureur de la République, il est conduit devant le juge d’instruction. Celui-ci s’est montré intransigeant puisqu’il l’a inculpé d’homicide volontaire, prenant ainsi de court l’opinion nationale qui s’attendait au laxisme légendaire connu de la justice. Le natif d’Ivembeni, âgé de 23 ans, du moins officiellement, et qui a rejoint l’armée en 2019, est placé sous mandat de dépôt, 11 jours seulement après son acte. Selon nos informations, sa radiation de l’armée devait intervenir avant-hier, dimanche. Au moment où nous bouclions ces lignes, nous n’étions pas encore en mesure de le confirmer.

Le mardi 21 novembre lors d’un match entre les Comores et le Ghana, un jeune supporter de l’équipe nationale a reçu une balle dans la tête. Son péché ? Avoir tenté de forcer le passage pour entrer au stade. Selon des témoins oculaires, le militaire était agité et menaçant. Il a tiré deux coups de sommation. Le troisième tir, il a ciblé sa victime. Le parquet estime que « les conditions d’usage de son arme, notamment celles liées à la légitime défense ne sont pas du tout réunies » et pour cause : « sa vie n’était pas du tout en danger » toujours selon le parquet qui dit s’appuyer sur les premiers éléments de l’enquête préliminaire. « Sa réaction peut donc être objectivement considérée comme disproportionnée par rapport à la situation qui prévalait sur le terrain. L’usage de l’arme n’était donc pas justifié. Raison pour laquelle nous avons retenu qu’il avait la volonté de tuer (homicide volontaire, Ndlr ».

Fahad a succombé à ses blessures sur son lit d’hôpital à Dar es Salam, la capitale tanzanienne le mardi 28 novembre. Sa dépouille est rapatriée aux Comores le surlendemain. Il est enterré dans son village natal d’Irohé dans la région d’Oichili. La présence des autorités gouvernementales était indésirable par les villageois qui ont érigé un barrage filtrant sur l’entrée de la localité. Quelques figures de l’opposition ont en revanche été tolérées pour lui rendre un dernier hommage, parmi des milliers d’autres personnes venues des quatre coins du pays. Pour rappel, le ministre de l’intérieur a pris l’engagement de tout mettre en œuvre pour que des hommes armés ne soient pas déployés dans les matchs de foot et autres manifestations similaires.

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