Africa-Press – Comores. La caisse de retraite dispense une formation au bénéfice des acteurs sociaux sur les actuarielles. Ces dernières sont des études capitales pour les caisses de pension, leur permettant de pérenniser les régimes gérés. La directrice générale de la caisse de retraite du pays, Mouigni Fatoumia les décrit comme étant la colonne vertébrale, pour les caisses de pension.
« Le système national de pension constitué essentiellement des agents de l’Etat est arrivé à maturité. Il traverse une situation difficile et peine à assurer sa mission de façon pérenne », a d’emblée déclaré le ministre de la justice, de la fonction publique, chargé des affaires religieuses, Djaé Ahmada Chanfi à l’ouverture de la formation consistant selon le garde des Sceaux à renforcer les compétences actuarielles des acteurs sociaux.
« Les études actuarielles, c’est pour les caisses de pension, la colonne vertébrale. Parce que cela permet de se projeter vers l’avenir, de voir la pérennité des régimes gérés », a décrit la directrice générale de la caisse de retraite pour qui les caisses ont toujours des services d’actuarielle qui sont chargés d’étudier le système géré, de proposer des réformes pour assurer la pérennité des régimes des pensions.
« Par exemple. On nous presse d’aller dans des reformes. Mais la reforme en matière de pension est d’abord financière. Vous pouvez faire tous les textes du monde, mais si vous n’arrivez pas à payer les pensions cela ne sert à rien. C’est là où nous en sommes. Nous allons vers les reformes financières qui seront suivies par des reformes juridiques, législatives », a-t-elle expliqué, insistant sur la partie financière qui prime sur les autres.
A l’entendre cette formation intervient après un constat fait sur la méconnaissance de la gestion des pensions au niveau national par les acteurs concernés. « Nous avons sollicité notre partenaire qui est l’OIT de nous accompagner pour informer, sensibiliser tous les acteurs au niveau national. Notamment le personnel, nos partenaires mais également les agents des ministères de tutelle ainsi que les syndicats sur la manière de gérer ces régimes. Que ce n’est pas quelque chose qu’on laisse aller comme ça. Mais que cela soit géré comme on dit, en bon père de famille », a-t-elle soutenu.
Pour elle, les études actuarielles devront être faites tous les cinq ans. Aux Comores, il a fallu attendre l’année 2017 pour engager de telles études dont le renforcement des capacités actuarielles de tous les acteurs est une des recommandations du rapport rendu public en 2019. Tout comme le ministre de la fonction publique, la directrice générale de la caisse de retraite, admet que son institution vit des moments difficiles, notamment des difficultés à mettre à jour les pensions des retraités affiliés à la caisse.
A l’en croire, ce déséquilibre est le résultat de plusieurs éléments, parmi lesquels – un taux de cotisation vieille de 1971 – un régime de pension déficitaire avec des ressources largement inférieures aux prestations. La patronne de la caisse de retraite Mouigni Fatoumia reste toutefois optimiste quant à une amélioration de la situation : « l’Etat est en train de surmonter peu à peu les difficultés (…) et en 2023, nous serons en mesure d’honorer les pensions régulièrement. »
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Comores, suivez Africa-Press