Africa-Press – Comores. Une vingtaine de journalistes comoriens, issus de divers médias, participent à une formation intensive sur le journalisme reporter d’images (JRI) du lundi 06 au jeudi 09 janvier à Moroni, dans le cadre du projet « Jeunesse et Médias » financé par la Coopération Française. Cette initiative vise à améliorer la production audiovisuelle et à promouvoir une presse plus professionnelle et indépendante aux Comores.
Dans le cadre du projet FEF N°2024-26 / 0209-COM-24-0001 « Jeunesse et Médias », financé par la Coopération Française, une formation intensive dédiée aux journalistes reporters d’images (JRI) se tient cette semaine du lundi 06 au jeudi 09 janvier à Moroni. Organisée par le Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes Comoriens (CFPJC), cette initiative vise à améliorer la qualité des productions audiovisuelles aux Comores. L’objectif est de permettre aux journalistes de maîtriser des techniques clés, telles que la prise de vue, le montage vidéo et la création de contenus adaptés aux réseaux sociaux. Les formateurs accompagnent les participants dans l’utilisation professionnelle d’équipements variés, allant des caméras aux smartphones, tout en respectant les principes d’éthique et de déontologie.
Pour Bena Abdou Moindze, journaliste-reporter de Hayba Fm, cette formation est une opportunité de renforcer ses compétences. « Je suis ici pour améliorer mes techniques en reportage et montage, mais aussi pour apprendre des méthodes adaptées à la réalité journalistique des Comores », confie-t-il. Cependant, il souligne les défis rencontrés par les JRIs locaux: « L’accès limité à des équipements modernes et performants ainsi que les difficultés à couvrir les zones reculées restent des obstacles majeurs. »
Pour Mariam Ali Rilwa, journaliste audiovisuelle de l’ORTC, cette formation représente une occasion de renforcer son autonomie sur le terrain. « Être autonome est un atout. Parfois, le cameraman peut avoir du retard ou des problèmes techniques, et dans ces cas, je serai capable de filmer et de monter mon reportage moi-même », explique-t-elle. Elle évoque également un défi: « Ici, les journalistes utilisant des téléphones sont souvent moins pris au sérieux, alors qu’ils peuvent produire des contenus de qualité. » Déjà initiée aux logiciels de montage comme Adobe Premiere Pro, CapCut ou VN, Mariam espère approfondir ses connaissances en montage et perfectionner ses compétences en prise d’images.
Selon le formateur Moudofinin Franck, le but de cette formation est d’amener les journalistes à mieux utiliser les outils à leur disposition, notamment le téléphone portable. « Le téléphone est devenu un outil indispensable pour le journaliste moderne. Notre but est d’apprendre à transformer une simple idée en un produit audiovisuel de qualité, capable de capter l’attention sur les réseaux sociaux ou à la télévision », explique-t-il. Il insiste sur l’importance de la construction du récit: « Il faut d’abord définir l’histoire à raconter, l’angle et la structure. Puis, il est essentiel de capter l’attention dès les premières secondes pour maintenir l’audience intéressée jusqu’à la fin. » Le formateur met également l’accent sur les aspects techniques, notamment le cadrage, l’arrière-plan et la lumière, avant de passer à l’étape du montage, qu’il enseigne aussi via des applications mobiles.
À la fin de la formation, chaque participant devrait être capable de concevoir un reportage, de le filmer seul sur le terrain et de le monter de manière autonome. L’organisatrice Tahamida Mze, responsable du programme, explique que cette initiative s’adresse à une large variété de journalistes, issus de la presse écrite, de la radio, de la télévision et des webmédias. « Nous avons décidé de former 20 journalistes. Le projet inclut non seulement la formation JRI, mais aussi des modules sur le montage vidéo et audio, ainsi que sur l’écriture web », précise-t-elle. Ce programme fait partie d’une série de formations spécialisées, qui visent à répondre aux besoins exprimés par les journalistes. L’organisatrice souligne qu’en plus des formations JRI, des modules sur le journalisme économique et environnemental sont également envisagés, en fonction des retours des participants.
Notons que, ce projet bénéficie du soutien de la Coopération Française et s’inscrit dans le cadre de l’initiative « Jeunesse et Médias » de l’ambassade de France aux Comores. Le CFPJC, né d’un projet pilote soutenu par l’association AMF et le CNPA pour doter les journalistes comoriens des compétences nécessaires pour exercer leur métier dans le respect des règles déontologiques et éthiques.
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