Africa-Press – Comores. Entre inquiétude constante et croissante pour la sécurité des enfants, le directeur du Collège rural de Moroni Mboueni, Faridy Norbert, appelle à une action commune pour assurer leur sécurité sur la route qui longe la Mission catholique jusqu’à l’école Franco-Arabe. Une route qui, selon lui, représente un danger pour les jeunes écoliers.
La route menant de la Mission catholique à l’école Franco-Arabe est devenue un sujet de préoccupation pour les responsables des établissements scolaires environnants. On y trouve notamment l’école Briant Trust, le Groupe scolaire Avenir, le Collège rural de Moroni Mboueni et l’école Franco-Arabe. Cet axe est particulièrement fréquenté par des centaines d’enfants tous les jours. Aujourd’hui, leur sécurité est une source d’inquiétude constante, surtout aux heures de pointe: à l’entrée et à la sortie des classes.
« Au quotidien, c’est devenu un sentiment d’impuissance et de frustration, en raison de l’absence d’infrastructures de signalisation pour les usagers, comme les trottoirs ou les passages piétons… On ressent une pression morale en cas d’accident ou d’incident à proximité des écoles, surtout quand la circulation est dense, pour faire intervenir rapidement les services de la protection civile », explique Faridy Norbert, directeur du Collège rural de Moroni Mboueni.
Et d’ajouter: « Je pense que, pour l’instant, la meilleure solution — comme nous l’avons fait l’année dernière — serait de mettre en place une surveillance temporaire en collaboration avec tous les acteurs de la communauté éducative: enseignants, parents bénévoles, chefs de quartiers. Il faudrait aussi impliquer les responsables des deux hôpitaux situés dans la zone: Mission catholique et la PMI. Il est important de multiplier les alertes auprès des autorités locales: la municipalité, la police nationale et la gendarmerie. »
Cet enseignant d’histoire appelle également à renforcer de toute urgence la visibilité des passages piétons sécurisés devant les établissements scolaires et les hôpitaux des environs. « Il est essentiel d’augmenter la présence d’agents de la circulation aux heures de pointe. Par exemple, l’école Franco-Arabe dispose parfois d’un agent de sécurité tôt le matin, pour aider à la traversée des enfants. Il faudrait dès maintenant sensibiliser les autorités compétentes (Travaux publics) et impliquer la municipalité dans l’installation de panneaux de signalisation et de ralentisseurs », avance-t-il.
Pour prévenir tout drame, le directeur du collège appelle aussi les parents à prendre leurs responsabilités: « Vu la situation actuelle en matière de circulation, il serait préférable d’accompagner les plus jeunes jusqu’à l’école. Je suis parfois écœuré de voir de jeunes enfants livrés à eux-mêmes, traversant seuls la route entre l’école Moroni SAID Mnemoi et Malouzini. Sans parler de ceux qui viennent de Mavingouni, Mdé Sahani ou Malouzini pour se rendre à Mboueni, à pied, tôt le matin », déplore-t-il.
Et d’ajouter: « Nous devons lancer une campagne de sensibilisation sur les dangers de la route. Il faut aussi encourager l’utilisation de ruelles plus sûres, pour contourner les axes principaux. Pourquoi ne pas organiser des groupes d’élèves issus d’un même quartier, encadrés par des adultes, pour qu’ils marchent ensemble le matin et l’après-midi? D’ailleurs, pour la prochaine rentrée, ne serait-il pas temps d’organiser dès maintenant des réunions entre établissements voisins afin de discuter de solutions pratiques à mettre en œuvre pour assurer la sécurité de nos enfants. »
Une coordination des actions entre établissements scolaires s’avère urgente pour solliciter l’appui de la brigade routière et de la municipalité, en menant un plaidoyer collectif auprès de la mairie ou du service des Travaux publics. L’objectif consiste à installer des panneaux de signalisation, organiser des campagnes de sensibilisation dans les écoles (affiches, séances d’éducation civique), et inviter un agent de la brigade routière pour instaurer une journée dédiée à la sécurité routière scolaire, comme le faisait feu le capitaine Taoufick — paix à son âme. « En tant qu’enseignant d’histoire-géographie et d’éducation civique, je recommande aussi d’impliquer les élèves dans des projets sur la sécurité routière, et de mobiliser les enseignants pour assurer une vigilance accrue aux abords des établissements », conclut-il.
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