Africa-Press – Comores. Du 25 au 29 août, l’Alliance française d’Anjouan a accueilli une formation destinée aux formateurs en Français Langue Étrangère (FLE), dans le cadre du programme de remédiation en français pour l’école aux Comores (PREFEC). Animée par Mme Sarah Anouchka, formatrice certifiée par TV5 Monde, cette session a réuni des professionnels de l’enseignement. L’objectif était d’améliorer les méthodes pédagogiques et renforcer les compétences linguistiques des enseignants du primaire. Le pédagogue et enseignant de philosophie Ankili Mahamoud, présent lors de la formation, a accepté de répondre à nos questions.
Question: La formation vise-t-elle uniquement à renforcer les compétences en langue française ou cherche-t-elle également à améliorer les méthodes d’enseignement du français à l’école?
Ankili Mahamoud: Le projet PREFEC vise à pallier les lacunes linguistiques des élèves en primaire, en offrant aux enseignants les outils nécessaires pour remédier aux difficultés rencontrées par les élèves en matière de langue française. Le français, étant la langue officielle et la langue d’enseignement aux Comores, représente un pilier fondamental pour la réussite scolaire des enfants. Cependant, de nombreuses difficultés subsistent, notamment dans l’acquisition des bases linguistiques essentielles. C’est dans ce contexte que la formation des formateurs s’inscrit comme une réponse stratégique pour renforcer la qualité de l’enseignement. L’approche TV5 Monde, qui a servi de fil conducteur à cette formation, propose une méthodologie innovante et adaptée aux spécificités du contexte comorien. TV5 Monde, acteur mondial de l’enseignement du français, est reconnu pour ses ressources pédagogiques de qualité et sa capacité à s’adapter aux divers environnements éducatifs. La formation a permis aux formateurs d’intégrer ces outils dans leur pratique quotidienne et de transmettre ces compétences aux enseignants primaires qu’ils accompagneront.
Question: La formation prend-elle en compte les réalités du contexte comorien en matière d’enseignement du français, notamment en ce qui concerne la méthodologie et les approches pédagogiques?
AM: Pendant cinq jours, les formateurs ont été immergés dans des ateliers interactifs et pratiques, qui leur ont permis de découvrir de nouvelles méthodes d’enseignement, axées sur l’écoute active, la compréhension orale et écrite, ainsi que la production orale. L’objectif était de permettre aux formateurs de mieux cerner les besoins linguistiques des élèves et d’adopter une approche plus individualisée dans l’apprentissage du français. La formation a également mis l’accent sur la mise en place de pratiques pédagogiques adaptées aux réalités locales, afin de garantir une meilleure appropriation des concepts par les élèves. L’une des particularités de cette formation réside dans son approche centrée sur l’intégration des ressources numériques. À une époque où la digitalisation est omniprésente, l’utilisation de supports multimédia s’est avérée être un atout majeur pour susciter l’intérêt des élèves et enrichir les méthodes traditionnelles d’enseignement. Mme Sarah Anouchka a d’ailleurs insisté sur l’importance d’adopter une pédagogie hybride, mêlant cours en présentiel et apprentissage à distance, en s’appuyant sur les nombreuses ressources en ligne mises à disposition par TV5 Monde.
Question: Ce partenariat s’inscrit-il dans une démarche durable de soutien au système éducatif?
AM: Le projet PREFEC ne se limite pas à une simple formation ponctuelle. Il s’inscrit dans une dynamique de long terme, portée par le ministère de l’éducation nationale, avec l’appui de France Éducation Internationale et des Alliances françaises des Comores. Cette collaboration traduit une volonté forte de renforcer le système éducatif comorien, de consolider les compétences linguistiques des enseignants et d’améliorer la qualité de l’enseignement du français dans les écoles primaires. Lors de l’ouverture de la session, l’un des responsables pédagogiques a souligné l’importance d’investir dans la formation des formateurs: « Investir dans la formation des formateurs, c’est investir dans la réussite des enseignants et, à travers eux, dans l’avenir de nos enfants ». Cette déclaration illustre bien la vision à long terme du projet, qui cherche à construire une base solide pour l’avenir éducatif des jeunes comoriens.
Question: Peut-on envisager, à travers cette initiative, un avenir prometteur pour l’éducation aux Comores?
AM: Le projet PREFEC, en mobilisant des experts reconnus et en misant sur la transmission progressive des savoir-faire, constitue ainsi un levier essentiel pour élever le niveau scolaire et consolider le rôle du français comme langue d’enseignement et d’ouverture aux Comores. En effet, le développement des compétences linguistiques est la clé d’une meilleure intégration professionnelle et d’un accès élargi à la culture mondiale. Avec des initiatives comme celle-ci, les Comores s’engagent résolument sur la voie de l’excellence éducative, mettant l’accent sur la formation continue des enseignants et le développement des compétences linguistiques des élèves, dans un monde en perpétuelle évolution. Le projet PREFEC, à travers ses objectifs et ses méthodes innovantes, œuvre ainsi pour un avenir prometteur, où la maîtrise du français permettra aux jeunes Comoriens de saisir les nombreuses opportunités qui s’offrent à eux sur la scène internationale.
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