Africa-Press – Comores. Contre vents et marées, les cultivateurs des litchis se battent pour sauver leur cueillette. Car pour des raisons climatiques la récolte des litchis cette année, est vraiment menacée par la sècheresse. Dans les localités réputées pour leur production de litchis comme Mkazi et Mvouni, pas une goutte de pluie ne tombe.
La saison des litchis a mal démarré. Les fruits sont pulvérisés par le soleil. Les habitants s’en remettent à dieu par des prières pour qu’il pleuve enfin et espérer sauver leur production de cette année. La récolte de ces fruits est une aubaine pour ceux qui possèdent deux à trois litchiers. Toutefois cette saison semble compromise par une forte chaleur caractérisée par un soleil accablant sans une goutte de pluie. La Gazette des Comores s’est déplacé vers Mkazi pour s’imprégner de la situation. Maman Rahim, une octogénaire de Mkazi a son explication : « j’ai grandi et j’ai vécu grâce à cette culture des litchis qui était aussi le travail qui faisait nourrir mes aïeux. Grâce à cette agriculture des litchis, j’ai pu déplacer mes enfants vers l’hexagone et aujourd’hui ils ont réussi à réaliser leurs projets. Sauf que, malgré le poids de mon âge, je ne peux pas arrêter de cultiver mon or rouge ».
L’octogénaire a comparé les litchis à l’or. Et ceux qui connaissent les avantages des litchis dans les villes de Mkazi et Mvouni ne trouveront pas l’expression de l’or exagérée. « Il y a 40 ans que je m’occupe des arbres qui me donnent des litchis. Je protège les fruits contre les méchants oiseaux et tout. Sauf que je ne peux pas protéger les litchiers contre les effets de la nature. Il y a à six semaines sans eau ni pour boire ni pour cuisiner. D’habitude en cette période, c’est la pluie qui arrose nos plantations et les fructifie. Cette année nous sommes en train de vivre l’enfer. Une partie de nos fruits est brûlée par le soleil. La conservation n’est pas possible à cause de la chaleur et la terre est devenue aride », regrette-t-elle.
Malgré l’invocation divine « jusqu’à lors pas la moindre goutte d’eau. Ça tombe mais dans les autres localités et régions. Je crains une punition divine », lache-t-elle. Et de conclure que pour éviter une perte totale « nous sommes obligés de cueillir les quelques grappes de fruits à moitié murs pour les vendre ». Interrogé sur la qualité des fruits, la cultivatrice a répondu « c’est la pluie qui les rend bons. Mais il ne pleut pas. Que faire ? Attendre jusqu’à quand ? Pour les consommateurs, on continue d’en consommer par envie et malgré tout. « Elles sont toujours amères les premières récoltes », a expliqué Riama Abdou vendeuse de litchis tout près de la société des hydrocarbures. Quant au prix exorbitant, c’est un autre débat qui anime le marché, en fonction de la qualité et de la quantité des produits.
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