Vol de carburant à la centrale de Voidjou : Une histoire sans queue ni tête

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Vol de carburant à la centrale de Voidjou : Une histoire sans queue ni tête
Vol de carburant à la centrale de Voidjou : Une histoire sans queue ni tête

Africa-Press – Comores. Sans aucune preuve, l’avocat de la Société Nationale d’Electricité avait parlé la semaine dernière d’un vol présumé de carburant perpétré le 25 octobre dernier à la centrale de Voidjou. Et jusqu’aujourd’hui, on n’entend plus parler de cette histoire. De la poudre aux yeux.

C’était incroyable et incompréhensible pour les agents de la SONELEC lorsque Me Idriss Saadi avait évoqué le vol de 3000 litres de gasoil à la centrale de Voidjou. Une annonce critiquée par une partie de l’opinion publique qui voyait en cette sortie médiatique, une manière pour la société de fuir ses responsabilités face aux problèmes des coupures intempestives d’électricité de ces dernières semaines. Pour cacher leur incompétence comme le pensent bon nombre d’agents de l’entreprise, l’avocat a informé que trois techniciens étaient interpelés par la gendarmerie pour avoir détourné du carburant. Des agents qui ont aussitôt été relâchés par la gendarmerie faute de preuve avant d’y retourner trois jours après. L’avocat est même allé jusqu’à dire qu’ils étaient la cause d’une panne de l’un des moteurs de la centrale, qui était récemment révisé. « Ce qui est étonnant dans cette histoire, à chaque fois qu’il y a un vol, la direction technique ne s’est jamais prononcé. Pourtant c’est cette direction qui devrait parler », nous confie un agent de la centrale de Voidjou qui a requis l’anonymat.

Dans sa déclaration, l’avocat avait annoncé que la société comorienne des hydrocarbures (SCH) avait livré 65 000 litres à la centrale de Voidjou le samedi 21 octobre. Selon nos informations, le jour de la livraison du carburant le samedi 21 dernier, ces agents sont partis le matin et sont revenus le dimanche 22 dans l’après-midi à 16h. « Il y avait 15 000 litres dans la citerne B et 17 000 litres dans la citerne C. Jusqu’au lundi 23 octobre, ils sont partis le matin, en laissant 7000 litres dans la citerne C et 4000 litres dans la citerne B. Ils étaient obligés d’éteindre 2 moteurs du départ 2 et 3. Et le moteur dont parlait l’avocat, était bien en marche et ne faisait pas partie de ceux qui étaient éteints », précise-t-il.

Rappelons que dans notre édition du jeudi 26 octobre 2023, un technicien de la société interrogé par La Gazette à ce sujet a confirmé que « ces agents n’avaient pas en leur possession ni bidon ni de quoi mettre cette grosse quantité de gasoil. Ce ne sont pas eux qui étaient en service le soir de la livraison. Et le moteur en question était révisé par des pièces en vrac. C’est-à-dire des pièces de récupération. Il n’y avait aucune pièce neuve ». Pour lui, la cause évoquée par l’avocat ne tient pas debout.

Selon notre interlocuteur, cette situation commence à donner la chair de poule aux agents des centrales. Ils se voient sacrifiés chaque fois par la hiérarchie. « Si aujourd’hui, nous sommes dans cette situation, c’est d’abord à cause de notre directeur. Il est celui qui a eu le plus de soutien de l’Etat. Or même des matériels de branchement pour nos nouveaux abonnés, il n’arrive plus à les acheter sans oublier les pièces de révision qui ne sont toujours pas arrivées. Et aujourd’hui il veut faire porter le chapeau aux agents en les sacrifiant avec des scenarios de vol de carburant. J’ai vraiment de la peine pour eux », déplore-t-il.

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