Littérature Et Mémoire Dans Les Œuvres De Mukala Kadima

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Littérature Et Mémoire Dans Les Œuvres De Mukala Kadima
Littérature Et Mémoire Dans Les Œuvres De Mukala Kadima

Africa-Press – Congo Brazzaville. L’écrivain et critique littéraire David Gomez Dimixson a animé, le 26 juillet à la Maison russe de Brazzaville, un atelier sur le thème « De la mémoire au futur: quand la littérature construit les ponts du temps ». Autour de deux œuvres majeures de Mukala Kadima-Nzuji, écrivains, universitaires et artistes ont débattu du rôle de la littérature comme levier de transformation individuelle et collective.

Comme noyau de réflexion, « Redire les mots anciens » (1977) et « La chorale des mouches » (2003) de Mukala Kadima-Nzuji. La première œuvre convoque la mémoire collective et les traditions ancestrales ; la seconde, satirique et percutante, interroge les dérives du pouvoir contemporain. « Nous avons sondé les profondeurs du verbe, afin de montrer comment la parole écrite peut réactiver les racines culturelles et projeter une société plus éclairée », a expliqué David Gomez, saluant la posture prophétique de Kadima-Nzuji qu’il qualifie de « génie littéraire vivant ».

Le Dr Winner Franck Palmers, enseignante et critique, a retracé l’apport de l’auteur congolais dans le tissage d’une mémoire active. « Redire les mots anciens, c’est inscrire la parole dans un geste de transmission. Loin du folklore, c’est une poésie du souffle et de la dignité », a-t-elle estimé. Elle a aussi rappelé que d’autres figures, de Jean Malonga à Sony Labou Tansi, ont, elles aussi, bâti un socle solide entre oralité et avenir.

Écrivain et magistrat, Prince Arnie Matoko, pour sa part, a insisté sur la triple mission de la littérature: témoigner, transformer et inspirer. « L’écrivain plonge dans le passé non pour s’y enfermer, mais pour y puiser de quoi peindre le présent et rêver le futur », a-t-il déclaré. Il a évoqué son œuvre « Le livre de ma grand-mère » comme tentative de relier mémoire individuelle et histoire collective.

Dans une atmosphère interactive, les échanges avec le public ont enrichi les discussions. Eliezer a questionné la capacité d’un roman à préserver la mémoire collective ; Christopher a voulu comprendre pourquoi un tel thème. En réponse, les panélistes ont souligné que l’écrivain, même en fiction, reste porteur d’une vérité historique et identitaire.

Riche en échanges, l’atelier littéraire a été également ponctué par les interventions musicales de Jessy B (Prix Découvertes RFI 2023), KB le Roi et Darius M. Rap. Gospel et slam ont résonné en écho aux mots anciens, comme pour traduire le lien vivant entre la parole d’hier et les rythmes d’aujourd’hui. Dans l’ensemble, les participants ont salué un moment fort, qui replace la littérature congolaise au centre des enjeux de mémoire, de citoyenneté et de conscience. Une manière, selon l’organisateur, de « réhabiliter les figures de notre passé pour mieux écrire le futur ».

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