Voir ou Revoir: « les 4 ÂMes du Coyote »

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Voir ou Revoir: « les 4 ÂMes du Coyote »
Voir ou Revoir: « les 4 ÂMes du Coyote »

Africa-Press – Congo Brazzaville. Le 6 juin dans le district d’Ignié, département du Pool, le village Yié a abrité une salle de cinéma à ciel ouvert. À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, le film « Les 4 âmes du Coyote », réalisé par Aron Gauder en collaboration avec Géza Bereményi, a été projeté dans le cadre du cinéma itinérant, en partenariat avec l’association Human Empress. Un événement qui s’inscrit dans la programmation croisée du Wisu film festival et du festival du film européen-africain, avec la Hongrie à l’honneur.

Pendant près de deux heures, le public, installé sur des chaises ou debout, a voyagé entre deux mondes: celui, brûlant d’actualité, des luttes autochtones contre les projets industriels destructeurs, et l’autre, ancestral, des mythes de la création. Le film d’animation, salué lors de sa sortie en 2023, tisse avec finesse le récit de jeunes activistes amérindiens opposés à la construction d’un oléoduc, et celui, plus spirituel, d’un aïeul qui raconte autour du feu la naissance du monde.

Plus qu’un plaidoyer écologique, « Les 4 âmes du Coyote » est une immersion sensorielle et poétique dans une cosmologie où la nature est vivante, sacrée, et indissociable de l’humanité. Les images animées, vibrantes et fluides, donnent une texture onirique à ce récit profondément engagé. Loin des clichés, le film ancre son discours dans les voix autochtones elles-mêmes, et rappelle avec force que la défense de la terre passe aussi par l’écoute des récits oubliés.

À Yié, le silence respectueux du public tout au long de la projection était éloquent. À la fin, quelques applaudissements discrets, puis des échanges nourris entre spectateurs. En effet, ce film parle aussi bien à la réalité d’ici qu’à celle d’ailleurs. C’est la même lutte: protéger notre sol, notre eau, nos forêts, etc.

Ce moment rare, mêlant art, engagement et convivialité, prouve une fois de plus que le cinéma peut voyager, émouvoir et éveiller, même loin des grandes salles. Sous la lumière des lampes solaires, dans un souffle collectif, « Les 4 âmes du Coyote » a rappelé à Yié, et à chacun des participants, que la terre n’est pas à conquérir, mais à comprendre ainsi qu’à préserver.

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