Africa-Press – Congo Brazzaville. Si les utilisateurs mobiles sont nombreux à délaisser la 4G pour la 5G, cette technologie a encore de beaux jours devant elle en Afrique.
« Le déploiement de la 4G et de la 5G continue de s’étendre, note Global System for Mobile Application (GSMA), organisation qui rassemble l’industrie mondiale des télécoms, dans son dernier rapport intitulé « L’état de la connectivité internet mobile en 2023 ». Mais, s’empresse de préciser l’étude, cette tendance est surtout tirée par « les pays à revenu élevé et les grands pays à revenu intermédiaire ».
En Afrique subsaharienne, en revanche, ce sont les réseaux 4G qui continuent de s’étendre. La 4G est ainsi passée d’une couverture de 27 % du territoire en 2018 à 65 % en 2023, ce qui représente 100 millions de nouveaux utilisateurs potentiels – même si, selon le rapport, 69 % des téléphones au sud du Sahara ne sont compatibles qu’avec la 3G.
Des barrières « complexes et interconnectées »
En outre, ce potentiel est loin d’être pleinement exploité : si 85% des habitants d’Afrique subsaharienne sont couverts par un réseau internet mobile (contre 95 % au niveau mondial), tous n’en profitent pas. Selon les estimations de GSMA, 680 millions d’Africains n’utiliseraient pas de connexion internet mobile alors même qu’ils habitent dans des zones couvertes. Il ne s’agit pas toujours une question de matériel : 32% des détenteurs de smartphone ne l’utiliseraient pas pour accéder à internet.
Les barrières à l’inclusion digitale sont « complexes et interconnectées », notent les auteurs du rapport, qui soulignent qu’une partie de ces personnes, essentiellement des femmes et des habitants des zones rurales, ne connaissent pas encore internet et ignorent son utilisation.
« Les populations rurales sont 29 % moins susceptibles d’utiliser l’internet mobile que leurs homologues urbains ». GSMA révèle, par exemple, que 68% des citadins sénégalais possèdent un smartphone, et que ce ratio ne s’élève en zone rurale qu’à 49 %. Il a même reculé de deux points sur un an, a constaté le lobby des télécoms.
Prix du matériel… Et de la data
Quant aux femmes, elles seraient 600 millions en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud à n’avoir pas d’accès à internet. GSMA note un écart de 36% entre le nombre d’hommes et le nombre de femmes susceptibles d’utiliser une connexion internet mobile, un écart resté sensiblement le même entre 2017 et 2022. Pour le réduire, il faudrait 100 millions de nouvelles utilisatrices chaque année au cours de la prochaine décennie dans les pays à revenu faibles et intermédiaires.
Si les barrières à la connectivité sont donc loin de se résumer à une simple question tarifaire, le prix de la data reste un enjeu majeur dans les pays africains. Il représente 3,5% des revenus mensuels d’un utilisateur en Afrique subsaharienne, contre une moyenne de 2% dans le reste du monde. Le prix des téléphones fait aussi partie des freins. Le coût d’un téléphone d’entrée de gamme représente 16% des revenus mensuels d’un Africain.
Source: JeuneAfrique
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