Couples Partagent Souvent Troubles Psychiatriques Communs

3
Couples Partagent Souvent Troubles Psychiatriques Communs
Couples Partagent Souvent Troubles Psychiatriques Communs

Africa-Press – Congo Brazzaville. Au sein des couples, les maladies et troubles psychiatriques sont souvent retrouvés chez les deux membres, quelle que soit la culture ou la génération, détermine une étude publiée dans la revue Nature Human Behavior. « Nous savons que les gens se marient souvent avec des personnes ayant un niveau d’éducation, une taille et un poids similaires », explique le psychiatre et premier auteur de ces travaux Chun Chief Fan auprès de Sciences et Avenir. « Nous nous attendions à observer des corrélations positives entre les paires de maladies, mais nous avons été surpris de constater à quel point elles étaient cohérentes et persistantes. »

Les couples ont une forte tendance à partager leurs troubles psychiatriques

Il faut dire que l’étude est d’ampleur. Elle se penche sur 5 millions de couples taïwanais, plus de 570.000 couples danois et 700.000 couples suédois, données choisies en raison de leur qualité et disponibilité. Les résultats montrent une forte corrélation entre les maladies et troubles psychiatriques des époux quelle que soit leur culture. Les neuf pathologies ou troubles examinés, choisis car ils étaient les plus étudiés dans le jeu de données, sont la schizophrénie, les troubles bipolaires, l’anxiété, la dépression, l’autisme, le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), l’addiction et les troubles obsessionnels compulsifs (TOC).

« Les corrélations entre conjoints dans les mêmes paires de troubles sont toujours plus élevées que dans la plupart des autres combinaisons, mais d’autres paires de troubles sont également observées de manière constante et persistante », analyse Chun Chief Fan. En clair, les couples sont plus susceptibles de partager la même pathologie ou le même trouble, ou dans une moindre mesure une autre personne atteinte d’une autre pathologie ou trouble de la liste. « Toutes les combinaisons ont des fréquences plus élevées que prévu, de manière cohérente et persistante à travers les cultures et les générations », ajoute le chercheur. D’après lui, la puissance de ces résultats suggère que d’autres troubles ou pathologies psychiatriques sont concernés par cette corrélation entre époux.

Des causes inconnues

Si l’étude ne permet pas d’investiguer les causes de cet appairage préférentiel en fonction de la santé mentale, les scientifiques avancent plusieurs hypothèses. « Premièrement, il se peut que les couples partagent le même environnement après le mariage, ce qui les rend plus similaires. Deuxièmement, il se peut que les patients atteints de troubles psychiatriques aient des choix limités en matière de conjoint en raison de contraintes sociales, ce qui augmente la probabilité qu’ils épousent des patients atteints de troubles psychiatriques. Troisièmement, il se peut également que certaines caractéristiques communes attirent deux personnes l’une vers l’autre, comme une meilleure compréhension de la situation de l’autre », énumère Chun Chief Fan. Seul indice sur les causes sous-jacentes de ce phénomène: elles doivent être communes à travers le temps et l’espace, pour expliquer cette tendance universelle.

Un plus grand risque de transmission aux enfants

Cliniquement, ces travaux soulignent l’importance d’explorer la santé mentale du conjoint d’un patient déjà diagnostiqué, mais également des enfants. Ces pathologies ayant toutes des facteurs génétiques associés, et donc héritables, leur présence chez les deux parents augmente significativement le risque que les enfants en soient également affectés. « La progéniture de deux parents avec le même trouble peut plus que doubler son risque de la développer par rapport à ceux qui n’ont qu’un seul parent souffrant du même trouble », expliquent les chercheurs, en particulier pour la schizophrénie, le trouble bipolaire, l’addiction et la dépression. « Cela suggère que les corrélations observées entre les troubles psychiatriques chez les conjoints ne sont pas un épiphénomène transitoire, mais une force persistante qui détermine le mode de transmission héréditaire des troubles dans les populations humaines », concluent-ils.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Congo Brazzaville, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here