Cuvette-Ouest : Ewo dans le noir

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Cuvette-Ouest : Ewo dans le noir
Cuvette-Ouest : Ewo dans le noir

Africa-Press – Congo Brazzaville. La population d’Ewo connaît des moments difficiles ces dernières semaines. Depuis bientôt un mois, le chef-lieu du département de la Cuvette-Ouest vit dans le noir absolu. Hormis l’obscurité, l’eau ne coule pas non plus dans les robinets, rendant ainsi la vie sociale à Ewo quasi invivable.

Onze ans après la municipalisation accélérée de 2011, la ville d’Ewo est restée jusqu’à ce jour l’unique chef-lieu de département jamais connecté au réseau national d’électricité, tel qu’avait prévu le gouvernement. Pour éclairer la ville la nuit, l’E2C utilise des générateurs qui fonctionnent à base du carburant. Mais depuis que le pays traverse une pénurie aiguë des produits pétroliers finis, d’après les témoignages recueillis sur place, Ewo n’est plus approvisionnée. En conséquence, la ville est plongée dans les ténèbres depuis bientôt un mois. Lorsque la nuit tombe, la capitale de la Cuvette-ouest ressemble à une partie de la grande forêt équatoriale. A Ewo, dès 19 heures ses ruelles et avenues sont vidées, les habitants sont terrés chez eux.

« Cela fera bientôt un mois que nous sommes dans le noir. Aucune raison officielle nous est avancée. Il s’avère que l’E2C est en déficit de carburant mais cela ne nous arrange pas vraiment. Je vends de la boisson ici mais depuis que la ville n’est plus desservie en électricité, je ne vends plus que de la bière chaude. J’ai perdu ma clientèle et cela est un manque à gagner pour moi », s’est plaint Jules Mobenda, un jeune débrouillard basé au quartier Ouenzé.

Robinets secs à Ewo

La desserte en eau potable dépendant de l’électricité, depuis que la ville est plongée dans l’obscurité, l’eau ne coule plus dans les robinets. Une pénurie aiguë qui donne du fil à retordre à la population forcée d’utiliser l’eau des puits et de la rivière Kouyou, très impropre à la consommation, au risque et péril de leur vie.

« Le malheur ne vient jamais seul. Depuis que nous sommes dans le noir, l’eau aussi ne coule plus à la pompe, étant donné que les deux sont intimement liées. Pour nous approvisionner en eau, nous nous contentons d’eau des puits et de la rivière mais cela n’est pas sans conséquence. Lorsqu’il y a pareille pénurie d’eau dans la ville, très souvent les enfants se noient à la rivière lorsqu’ils y vont pour se laver. La situation est vraiment préoccupante », s’alarme un autre citoyen de la ville, rencontré au quartier Bouta.

La route : l’autre problème non résolu

Ewo reste aussi l’unique chef-lieu de département jamais relié à la ville capitale par route bitumée. Les travaux de construction du tronçon pour la relier à Boundji sont suspendus depuis 2011. Il y a de cela quelques jours, l’entreprise adjudicatrice du projet a repris le chantier pour achever les 25 km restant. Une base-vie se met déjà en place, des engins y sont mobilisés et les ingénieurs topographes sont déjà à pied d’œuvre au sortir de Boundji en allant à Ewo.

La relance de ce chantier est une bonne nouvelle pour les habitants d’Ewo qui attendent impatiemment l’achèvement de cette petite bretelle qui leur a causé de la peine depuis 12 ans. Il faut dire que la vie courante à Ewo va changer en bien lorsqu’elle sera connectée au réseau d’Imboulou et accessible par voie bitumée. Et la population en attend en grande pompe.

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