Africa-Press – Congo Kinshasa. La récente décision du ministère des Mines visant à assainir le secteur minier artisanal suscite de vives tensions sociales dans la province du Lualaba. C’est ce que révèle un rapport publié par l’Initiative pour la protection des droits de l’homme et la réinsertion sociale (IPDHOR).
Dans sa correspondance datée du 2 avril, le ministère a interdit aux coopératives minières de s’approvisionner en minerais dans les périmètres couverts par des droits miniers industriels. Cette mesure vise aussi bien les coopératives que les unités de traitement.
Cependant, dans une province où l’artisanat minier fait vivre plus de 400 000 personnes, l’absence de zones d’exploitation artisanale (ZEA) reconnues pose problème. « Le Lualaba ne compte que deux ZEA pour plus de 1 200 coopératives agréées. Pourquoi les agréer si aucune zone légale ne leur est attribuée? », s’interroge Léonard Zama, président de l’IPDHOR.
Le rapport alerte sur un risque de crise socio-économique: plus de 96 % des revenus du secteur artisanal proviendraient de sites non reconnus, qualifiés de « zones tolérées », désormais interdites. À cela s’ajoutent les incohérences institutionnelles, certaines institutions publiques (SAEMAPE, ANR) continuant à encadrer et à taxer ces zones pourtant illégales.
L’organisation propose comme solutions la création urgente de nouvelles ZEA, la légalisation des zones tolérées et un audit des coopératives pour en éliminer les entités fictives ou politisées. Elle met en garde: « sans alternatives claires, ces mesures pourraient aggraver l’insécurité à Kolwezi et ses environs ».
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