Africa-Press – Congo Kinshasa. La ville de Beni, au Nord-Kivu, fait face à la spoliation des espaces publics, depuis plusieurs années.
Parmi les espaces publics ciblés par la spoliation, figurent des terrains de football, cimetières et avenues. La situation est la même dans les quatre (4) communes de la ville de Beni.
La Société civile et la jeunesse dénoncent cette pratique qui date de plusieurs années au sein de la ville cosmopolite. Le Président du Conseil urbain de la jeunesse de Beni cite les autorités parmi les spoliateurs. Karim Musa regrette que, ces autorités abusent de leur pouvoir pour tremper dans la spoliation des espaces dont elles sont censées protéger.
« Ça fait autant de jours que nous sommes en train d’alerter les autorités qu’il y a des espaces spoliés et vendus par les gens malintentionnés. Le cas spécifique, c’est dans la commune de Mulekera, précisément dans le quartier Masiani, où il y a plus de vingt (20) avenues qui sont déjà vendues et occupées par les habitants », a-t-il renseigné.
Et d’ajouter: « Pour les terrains de football, ça [spoliation] ne commence pas aujourd’hui. Nous sommes tous informés que le stade de Masiani a été spolié. Il y a aussi le stade de Kaliva (cellule du quartier Malepe, commune de Beu, ndlr) qui est déjà récupéré. Au quartier Mambango (commune de Bungulu, ndlr), il y a un stade qui était déjà spolié, vendu. Heureusement, nous avons décrié le plus vite, on a restitué le stade », a-t-il indiqué. Karim Musa révèle aussi qu’il y a des « cimetières, notamment celui de Ngongolio n’existe plus. L’année antérieure (2023, ndlr), nous avons organisé un salongo au niveau du cimetière au quartier Sayo, où on avait déjà récupéré plus de trois (3) hectares réservés pour le cimetière. Il y a le cimetière de Kimbangu, il y a des constructions qui commencent à naître là-bas ».
Désolation et assurance
Le Bourgmestre de la commune de Mulekera dit être aussi préoccupé par la spoliation des biens publics qui, selon lui, est devenue une « monnaie courante », en ville de Beni, en général et dans sa juridiction, en particulier. Le Commissaire supérieur Ngongo Mayanga Dieudonné parle d’un mal profond qui faut combattre.
« Les dispositions sont en train d’être prises pour remédier à cette situation. N’en déplaise à ceux-là qui se disent les intouchables. Dans la loi, il n’y pas d’intouchables. Les auteurs sont à tous les niveaux. La population moyenne qui n’a pas assez de moyens. Même les agents des services qui sont censés respecter les lois en matière foncière, ils tombent dans ce même piège. En troisième catégorie, vous allez voir même ceux qui sont bien placés et ils continuent à spolier les espaces publics. Donc, c’est un dossier qu’on ne peut pas traiter avec légèreté », a-t-il confié.
Pistes de solution de droit
Pour savoir un peu plus sur ce que dit la loi en cette matière, le reporter de Yabisonews.cd est allé rencontrer Maître Jeanpy Mbanngo, Avocat aux Barreaux du Nord-Kivu et de la Tshopo. Cet auxiliaire de justice exhorte la population et l’État congolais à couvrir leurs terrains, titres de propriété, dont le certificat d’enregistrement.
« Tout le monde doit être prudent. Si vous achetez une parcelle, il faut directement vous diriger devant les services habilités d’octroyer des titres parce que nous sommes locataires de l’État. Personne ne peut se dire propriétaire, conformément à l’esprit de l’article 53 du Code foncier », a-t-il expliqué. Toutefois, il appelle à la vulgarisation des textes du domaine foncier, car, soutient-il, cette ignorance de la loi crée la naissance litiges au sein de la communauté.
Il sied de rappeler que, la ville de Beni avait été créée en mars 2003 par un Décret présidentiel. Il s’agit d’une ville issue des terres coutumières. Ce qui fait que la plupart des dossiers en instruction devant les institutions judiciaires locales ont trait au domaine foncier.
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