Africa-Press – Congo Kinshasa. Nkishi reste de marbre dans sa lutte contre les pourparlers inclusifs. Alors que le Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre multiplie les appels pour la tenue en urgence du dialogue intercongolais, le Front anti-dialogue, lui, réitère son refus catégorique à la démarche de l’organisation dirigée par Joseph Olenghankoy.
Dans sa réplique au CNSA, le mouvement citoyen affirme que tout dialogue dans le contexte politique et sécuritaire actuel du pays, équivaut à une véritable capitulation nationale face aux forces qui menacent l’intégrité de la République démocratique du Congo. Pour l’organisation, le dialogue réclamé ne poursuit en réalité qu’un objectif clair: « l’impunité des faits de guerre à travers des mécanismes désormais bien connus, grâces présidentielles, décrispation politique, brassages et mixages des forces rebelles, partage des postes de pouvoir autant de mesures que tout Congolais authentique et patriote ne peut ni accepter ni cautionner », regrette le Front anti-dialogue.
Pour conforter sa position, Dieudonné Nkishi évoque l’article 5 de la Constitution. Il rappelle au président du CNSA, Joseph Olenghankoy, que le peuple souverain s’est exprimé par la voie des urnes et a mis en place les institutions légitimes de la République. À ses yeux, les initiatives visant à contourner cette légitimité populaire par la voie de dialogues politiques n’ont d’autre effet que de préparer un coup d’État en douceur contre les institutions démocratiquement établies.
Plus loin, le mouvement renie à l’institution d’appui à la démocratie la qualité d’encourager l’approche du dialogue. « De plus, conformément à l’article 38 de la loi n° 18/023 du 13 novembre 2018 portant institution, organisation et fonctionnement du Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral, votre institution est dissoute de plein droit. À ce titre, vous ne disposez d’aucun mandat légal ni légitime pour parler au nom de la nation ou pour vous ériger en instance de proposition politique de cette nature », assène Nkishi.
À haute voix, le Front anti-dialogue invite l’ensemble de la population à ignorer les appels au dialogue. Pour le mouvement, la paix véritable ne viendra ni des dialogues imposés, ni des compromis avec ceux qui portent atteinte à la nation, mais bien de la mobilisation souveraine et déterminée du peuple congolais autour de ses institutions légitimes pour défendre l’intégrité du territoire national.
Fidèle à son engagement, le Front déplore cependant qu’en RDC, les dialogues soient des instruments de marchandage politique, de partage de postes et de légitimation des violences armées, et non des mécanismes de restauration de la paix ou de défense de la souveraineté nationale. « L’histoire récente de notre pays a suffisamment démontré que les dialogues politiques répétés ont toujours servi les ambitions personnelles de certains acteurs politiques au détriment de la nation », s’offusque Dieudonné Nkishi.
Ainsi, le Front anti-dialogue exhorte le président Olenghankoy à ne pas induire la République en erreur en proposant des solutions qui ont montré leurs limites et dont les effets déstabilisateurs sont désormais établis
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