Tshisekedi: Pas de paix sans justice selon CIRGL

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Tshisekedi: Pas de paix sans justice selon CIRGL
Tshisekedi: Pas de paix sans justice selon CIRGL

Africa-Press – Congo Kinshasa. Le président congolais, Félix Tshisekedi a officiellement pris la présidence tournante de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) lors du neuvième sommet ordinaire de cette organisation panafricaine tenu samedi 15 novembre à Kinshasa. Un discours empreint de gravité et de conviction a été prononcé par le chef de l’État congolais, dont l’engagement semble porteur de nouvelles promesses pour la région.

« C’est avec humilité et détermination que j’accepte, au nom de la République démocratique du Congo, la présidence tournante de la CIRGL pour les deux prochaines années. Cette confiance nous honore et nous oblige. J’exercerai cette responsabilité dans un esprit d’écoute, d’impartialité et d’efficacité, en comptant sur l’appui de l’ensemble de mes pairs, et singulièrement sur celui de la Troïka».

Ce discours n’était pas seulement une simple déclaration de principe, mais un véritable manifeste d’engagement face aux défis gigantesques qui assombrissent encore l’horizon des Grands Lacs africains.

« Notre région reste confrontée à des défis que nous connaissons trop bien: persistance des conflits et des actes d’agression, déplacements massifs de populations, violences sexuelles, fragilité économique, déficit d’infrastructures transfrontalières, exploitation et commerce illicites des ressources naturelles». Des défis qui résonnent comme un appel à l’action immédiate. Loin d’être une fatalité, le président congolais voit dans ces maux un terrain propice à la mobilisation collective et à une politique régionale renouvelée, plus forte et plus inclusive.

Félix Tshisekedi a donc pris un engagement ferme: « Ces maux ne sont pas une fatalité: ils appellent une volonté politique plus affirmée, une solidarité régionale renouvelée et une responsabilité réellement partagée». La clé de la solution réside, selon lui, dans l’unité et la responsabilité collective. Il n’est plus question de rester spectateurs des souffrances des populations, mais de les transformer en moteurs d’action, d’innovation et de solidarité.

Il a ainsi souligné que la base juridique et diplomatique de la CIRGL, à savoir le Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement de 2006, devait maintenant se traduire en actes. « Le Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement de 2006 demeure le socle de notre communauté. Il est temps d’en accélérer l’application intégrale du protocole de non-agression et de défense mutuelle à la coopération judiciaire, en passant par la lutte contre l’exploitation illégale des ressources et la mise en œuvre du programme d’action pour l’intégration économique».

Les priorités de sa présidence

Le président congolais n’a pas seulement évoqué des principes généraux ; il a formulé des priorités claires et pragmatiques pour les deux années à venir. « Il n’y aura pas de paix sans justice, pas de stabilité sans sécurité partagée, pas de développement sans intégration réelle».

Cinq axes fondamentaux guideront son mandat à la présidence de la CIRGL. En premier lieu, la réforme institutionnelle de l’organisation régionale, pour qu’elle devienne plus agile et plus efficace dans la résolution des crises. Ensuite, la consolidation de la paix et de la sécurité régionale, qui reste un impératif incontournable tant les tensions sont omniprésentes. Le renforcement de la coopération judiciaire entre les États de la CIRGL, un autre point clé pour lutter contre l’impunité et enfin de renforcer l’État de droit.

Mais l’une des priorités majeures du mandat de Kinshasa réside dans la lutte contre l’exploitation et le commerce illicites des ressources naturelles. « Le renforcement de la lutte contre l’exploitation et le commerce illicites des ressources naturelles au travers d’un Programme effectif de traçabilité des minerais » apparaît comme un axe stratégique pour mettre un terme à l’une des causes profondes des conflits récurrents dans la région. Enfin, la promotion de l’intégration économique régionale, condition sine qua non pour garantir une prospérité partagée, sera au cœur des actions diplomatiques à venir.

« Notre mandat sera, à cet effet, un mandat de résultats, articulé autour de cinq priorités », a précisé le président Tshisekedi, convaincu que seule une action résolue et mesurable permettra de faire face aux défis structurels qui minent la région des Grands Lacs.

La RDC au cœur du dialogue

Le chef de l’État congolais, tout en étant ferme sur les principes qui guideront sa présidence, a aussi exprimé sa volonté de maintenir un dialogue ouvert avec les acteurs régionaux et internationaux. « Le temps nous presse d’agir pour faire de la région des Grands Lacs un véritable espace de paix, de sécurité et de développement».

Les enjeux de sécurité, de développement et de réconciliation sont cruciaux. Tshisekedi a ainsi exprimé que sa présidence serait « intransigeante sur les principes, souveraineté, intégrité territoriale, non-agression, refus de tout appui aux groupes armés et résolument ouverte au dialogue en vue des solutions politiques durables, inclusives des femmes, des jeunes, des autorités locales et des communautés». Un équilibre difficile à trouver, mais que Kinshasa semble prêt à assumer pleinement.

Cette approche, à la fois exigeante et inclusive, vise à réconcilier les impératifs de sécurité et les nécessités d’un développement économique durable. « Elle sera impartiale, mais exigeante. Nous n’opposerons plus la sécurité au développement, la souveraineté à l’intégration, la justice à la réconciliation. Nous choisirons tout à la fois, avec méthode, courage et loyauté».

Le neuvième sommet de la CIRGL, sous la présidence de la RDC, pourrait bien marquer un nouveau départ pour la région. « Que ce neuvième sommet marque le renouvellement de nos engagements et l’entrée dans une phase d’exécution accélérée du pacte qui nous lie. » a-t-il conclu.

La grand-messe a réuni plusieurs chefs d’État, dont João Lourenço (Angola) le prédécesseur de Félix Tshisekedi à la tête de la CIRGL, Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique), Denis Sassou Nguesso (Congo), et Évariste Ndayishimiye (Burundi).

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