Muganga – Celui Qui Soigne et le Prix du Sang RD-Congolais

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Muganga – Celui Qui Soigne et le Prix du Sang RD-Congolais
Muganga – Celui Qui Soigne et le Prix du Sang RD-Congolais

Africa-Press – Congo Kinshasa. Le nouveau film fiction « Muganga – Celui qui soigne » de Marie-Hélène Roux consacré au combat du Docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, dépasse le simple hommage. En revenant sur le courage du médecin qui répare les femmes victimes des violences sexuelles suite à la guerre dans l’est de la République Démocratique du Congo, l’équipe du film lève le voile sur l’impitoyable réalité économique qui alimente la guerre dans cette partie du pays. Le message est tout aussi clair que percutant: nos technologies de consommation portent la trace du conflit rd-congolais.

Dans une interview de Paris Match avec l’équipe du film, un autre angle, aussi crucial de cette oeuvre cinématographique, se révèle. L’acteur Vincent Macaigne a soulevé une phrase marquante du Dr. Mukwege: « On est tous férus de gadgets. » Il enchaîne: « On en a tous et lui-même, et moi-même, j’en ai, un téléphone, un smartphone, mais ça, ça a un prix. »

La réalisatrice, Marie-Hélène Roux, a complété l’idée de l’acteur en affirmant que: « Ils sont teintés du sang congolais. » Cette affirmation choc s’inscrit au cœur du message du film.

Le smartphone, moteur des violences en Rd-Congo

La guerre dans l’est de la Rd-Congo est avant tout une guerre pour le contrôle du sous-sol incroyablement riche du pays. Comme l’affirme Marie-Hélène Roux dans cette interview, « Si le sous-sol congolais n’était pas aussi riche, il n’y aurait pas la guerre ». C’est une vérité que l’acteur Isaach de Bankolé résume: « Si ce n’était pas aussi riche, Donald Trump ne s’y intéresserait pas ».

L’exploitation illégale des minerais dits de « conflits », tels que le coltan, indispensable pour la fabrication des smartphones et ordinateurs, est le carburant des groupes armés. Les bénéfices de ce commerce illicite financent les armes et la perpétuation des conflits, qui s’accompagnent de violations massives des droits humains, notamment l’utilisation du viol comme tactique de terreur et de déplacement de population.

Nos appareils, loin d’être neutres, sont ainsi les produits finis d’une chaîne d’approvisionnement teintée de sang.

Pour Marie-Hélène Roux, l’art peut changer les choses, peut permettre un éveil, une prise de conscience. En exposant la brutalité d’une situation qui perdure depuis plus de 30 ans, le film emmène l’humanité entière à reconnaître une part de sa complicité involontaire et à entendre le message d’amour du docteur Denis Mukwege: « Qu’on puisse s’entendre et comprendre quelque chose ». En créant une forme d’envie de comprendre, le film interpelle sur la nécessité de regarder le prix du sang derrière le miroir de nos technologies. Pour la productrice du film, Cynthia Pinet, l’idée est d’éveiller les consciences pour que chacun soit contre la façon dont ce minerai est extrait.

Rappelons que l’avant-première du film Muganga – celui qui soigne, a eu lieu le dimanche 5 octobre 2025 au Centre Culturel et Artistique pour les Pays d’Afrique Centrale, à Kinshasa.

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