Accord Rwanda: Extraversion et Dépendance ÉConomique

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Accord Rwanda: Extraversion et Dépendance ÉConomique
Accord Rwanda: Extraversion et Dépendance ÉConomique

Africa-Press – Congo Kinshasa. L’accord de paix signé aux Etats-Unis d’Amérique entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, renforce le modèle de l’économie primaire extravertie centré sur l’exportation brute de ressources naturelles souvent sous le contrôle étranger et au détriment du développement local.

C’est ce qui ressort de l’analyse de l’Observatoire de la dépense publique, une ONG spécialisée dans les questions des finances publiques.

Ce modèle, hérité de la période coloniale, s’est accentué de manière préoccupante ces dernières années, surtout avec la multiplication d’accords bilatéraux opaques, la cogestion non maîtrisée des actifs stratégiques et la faiblesse persistante des mécanismes de redevabilité publique.

“L’accord dans son état actuel vient renforcer l’extraversion et la dépendance. Une dépendance accrue vis-à-vis de l’impérialisme américain, mais aussi une nouvelle forme de dépendance, vis-à-vis des sous-impérialismes régionaux, comme celle vis-à-vis du Rwanda qui fait de la RDC une colonie d’exploitation”, peut-on lire dans ce communiqué de l’ODEP.

Les préoccupations majeures soulevées par l’ODEP concernent les ambiguïtés sur la cogestion des ressources stratégiques. L’accord introduit un cadre de gestion conjointe de ressources sensibles (lac Kivu, parcs nationaux, minerais critiques) sans débat parlementaire, consultation nationale ni mécanisme de contrôle indépendant.

Bien que cet accord mette l’accent sur la cessation des hostilités afin de relancer la coopération bilatérale pour l’intérêt des parties prenantes, l’ODEP affirme cependant que son contenu viole plusieurs dispositions constitutionnelles et réglementaires du pays, notamment l’article 5 alinéa 2 qui évoque le droit inaliénable à l’autodétermination. l’article 9 de la constitution parle de la souveraineté permanente sur les ressources naturelles: La cogestion minière avec le Rwanda constitue une aliénation illégitime de notre patrimoine naturel au profit d’intérêts étrangers. Les articles 56 et 57 abordent la criminalisation du pillage et haute trahison, c’est-à-dire l’externalisation incontrôlée des minerais stratégiques pourrait être assimilée à une infraction économique grave, engageant la responsabilité des signataires nationaux, poursuit-il.

Pour pallier cette situation, l’Observatoire de la dépense publique recommande au Gouvernement congolais de mettre en place un mécanisme national de justice transitionnelle. L’ODEP rappelle qu’aucune paix durable ne peut s’enraciner dans l’impunité. Donc, il est donc indispensable de créer un mécanisme de vérité, justice et réparation incluant victimes, magistrats, OSC et experts ; mais aussi d’engager des procédures judiciaires contre les auteurs de crimes de guerre, y compris au sein des groupes armés soutenus par des forces extérieures.

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