Africa-Press – Congo Kinshasa. Depuis Paris, la capitale française, Nharly AMISI K.M, coordonnateur de la Diaspora PPRD, réagit, ce lundi 1er septembre 2025, aux propos du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, selon lesquels le dialogue ne se fera qu’en son initiative. Pour Nharly Amisi, ces propos du Président Tshisekedi trahissent son refus catégorique de dialoguer, comme si le Congo était un bateau privé estampillé Union sacrée de la Nation. Pourtant, soutient le coordonnateur de la Diaspora PPRD, « le dialogue n’est pas une faveur présidentielle », mais plutôt « un fondement de la démocratie, une condition de la paix durable, une exigence nationale. » Partant d’une histoire contée métaphoriquement, illustrant la RDC comme un navire troué en train de chavirer en pleine mer agitée, Nharly Amisi présente le Président Tshisekedi comme ce capitaine de navire qui fait fi de toutes les alertes lancées, pour sauver le bateau du naufrage. En bon démocrate, Nharly Amisi, qui condamne le refus par Tshisekedi de préserver la paix sociale par la tenue du dialogue, l’invite tout de même à « savoir écouter avec humilité, parler avec sagesse, et, surtout, agir avec courage. » Car, « le Congo n’appartient ni à un homme, ni à un clan. Il appartient à tous ses enfants », a conclu Nharly Amisi. Ci-dessous, lire in extenso la tribune de Nharly Amisi K.M, Coordonnateur de la Diaspora PPRD.
Le 30 août 2025, lors du deuxième Congrès extraordinaire de l’Union Sacrée de la Nation à Kinshasa, le Président Félix Tshisekedi a déclaré, sans détour, que « le dialogue ne se fera qu’à mon initiative ». Une phrase brève, mais profondément révélatrice. Elle trahit une posture politique de plus en plus préoccupante.
En République démocratique du Congo, le dialogue n’est pas une faveur présidentielle. Il n’est pas une manœuvre politique réservée aux seuls alliés, ni une opération de communication conditionnée à l’agenda du pouvoir. Le dialogue est un fondement de la démocratie, une condition de la paix durable, une exigence nationale.
Le Congo n’est pas un bateau privé
Pour mieux saisir les enjeux, imaginons un instant que le Congo soit un grand bateau. Un navire majestueux, chargé de son histoire, de ses douleurs, mais aussi de ses espoirs. À bord: un capitaine (le Président), des membres d’équipage (les institutions, les leaders politiques, les forces sociales), et surtout, des millions de passagers (le peuple congolais).
Un jour, un membre de l’équipage appelons-le Vital Kamerhe remarque une fuite sur la coque du bateau, à hauteur de Bunagana. Un petit trou, par lequel l’eau commence à s’infiltrer. Il alerte aussitôt le capitaine:
« Ce n’est encore rien de grave, mais si on n’intervient pas maintenant, l’eau risque de submerger tout le bateau ».
Le capitaine écoute, mais ne réagit pas. Par excès de confiance? Par refus de déléguer? Peut-être croit-il que lui seul peut décider de quand et comment écoper.
Mais le trou s’agrandit. L’eau s’infiltre. Le bateau tangue. Goma, Bukavu, puis d’autres compartiments du navire commencent à se remplir dangereusement.
De loin, un ancien capitaine expérimenté, Thabo Mbeki, aujourd’hui sur un autre navire celui de l’Afrique du Sud, observe la scène. Il connaît les mers agitées du continent. Il sait repérer les tempêtes avant qu’elles ne fassent chavirer les nations.
Depuis sa longue-vue, il lance un cri d’alarme: « Passagers, membres d’équipage, il faut écoper maintenant, ensemble, sans attendre ! Le navire peut être sauvé, mais il faut agir vite ! »
Mais le capitaine congolais, campé sur sa position, répond: « C’est à moi seul de décider quand on écope. Personne ne bouge sans mon ordre.»
Le refus du dialogue n’est pas de la souveraineté
Cette histoire, que je raconte ici comme une métaphore, n’est pas une fable. Elle reflète une réalité politique préoccupante. Refuser les alertes, ignorer les propositions constructives, disqualifier les voix critiques sous prétexte d’inféodation, ce n’est pas de la souveraineté. C’est de l’aveuglement, et peut-être même de la peur.
Le bateau Congo tangue dangereusement, sous le poids des crises politiques, économiques et sécuritaires. Et plus le capitaine refuse d’écouter ceux qui l’entourent, plus il met en péril l’ensemble des passagers.
Dans un bateau en danger, il n’y a pas de citoyens légitimes ou illégitimes. Il n’y a pas de voix interdites. Il n’y a que des bras solidaires ou un naufrage collectif.
L’histoire jugera
En tenant de telles déclarations, le Président Tshisekedi s’isole et referme les portes du débat national, à un moment où la nation a justement besoin de plus d’écoute, de plus d’unité, de plus d’initiative collective.
Mais le peuple observe. Il entend, il retient, il compare. Il saura faire la différence entre ceux qui auront tendu la main et ceux qui l’auront refusée. Entre ceux qui auront tenté de rassembler, et ceux qui auront préféré gouverner seuls.
Le Congo n’appartient ni à un homme, ni à un clan. Il appartient à tous ses enfants.
Et ceux qui prétendent le conduire doivent savoir écouter avec humilité, parler avec sagesse, et surtout, agir avec courage.
Nharly AMISI K.M
Coordonnateur de la Diaspora PPRD
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