Gouvernement Suminwa 2: Tshisekedi Face À un Choix Crucial

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Gouvernement Suminwa 2: Tshisekedi Face À un Choix Crucial
Gouvernement Suminwa 2: Tshisekedi Face À un Choix Crucial

Africa-Press – Congo Kinshasa. À l’approche de la publication du gouvernement Suminwa II, un vent d’agitation souffle sur les réseaux sociaux congolais. Face à la menace d’être écartés de la prochaine équipe gouvernementale, plusieurs ministres sortants tentent de redorer leur image publique dans une campagne de communication frénétique. Entre bilans enjolivés, vidéos promotionnelles, interviews calculées et posts sponsorisés, chacun cherche à justifier son maintien au pouvoir. Mais cette stratégie de communication agressive peine à convaincre une opinion publique de plus en plus lucide et critique, qui dénonce un décalage flagrant entre les discours officiels et la réalité du quotidien. Alors que les attentes populaires penchent vers un profond renouvellement, cette effervescence médiatique soulève une question essentielle: ces ministres défendent-ils leur bilan… ou leur poste?

Appuyés par une armée d’influenceurs, de journalistes proches ou directement à leur solde, ces anciens membres du gouvernement veulent forcer l’admiration d’un peuple pourtant conscient des limites criantes de leur action. Dans un contexte où les résultats concrets sont à peine perceptibles pour les citoyens ordinaires – plongés dans une réalité faite de chômage, d’insécurité, de délestages et d’inégalités – cette agitation ressemble davantage à une opération de sauvetage politique qu’à un véritable bilan de fin de mandat.

Une opinion publique vigilante et critique

Mais les Congolais ne sont plus dupes. Les réseaux sociaux, devenus la cour de résonance de l’opinion populaire, débordent de critiques. Les internautes dénoncent unanimement le clientélisme qui gangrène les nominations gouvernementales. Le népotisme, les renvois d’ascenseur politiques et les quotas partisans sont pointés du doigt. La rue virtuelle réclame autre chose: des nominations fondées sur la compétence, l’intégrité et la vision, et non sur les réseaux d’influence ou les appartenances tribales.

Les appels sont clairs: nommer des technocrates capables de redresser des secteurs clés, injecter du sang neuf dans la gestion publique, confier le destin du pays à des femmes et hommes porteurs de solutions concrètes et non de discours recyclés. Car le danger est réel: si l’on reconduit les mêmes profils, les mêmes pratiques, les mêmes compromis douteux, le pays risque une énième stagnation politique et sociale. En d’autres termes: naviguer en rond.

Le tournant décisif du second mandat

Le président Tshisekedi n’est plus dans le temps de l’apprentissage. Réélu pour un second mandat, il joue désormais sa crédibilité historique. C’est ici que s’ouvre une véritable alternative politique: sombrer avec les anciens, ou rebondir avec une nouvelle dynamique de rupture.

Repartir à zéro ne signifie pas effacer le passé, mais rompre avec les mauvaises pratiques. Cela implique un gouvernement resserré, de mission, orienté résultats. Un gouvernement où la lutte contre la corruption ne sera pas un slogan de campagne, mais une réalité palpable, traduite par des arrestations de grands détourneurs et par des audits sérieux. Un gouvernement où la réforme de la police et de l’armée redeviendra une priorité, tant pour restaurer l’autorité de l’État que pour garantir la sécurité dans les villes et à l’Est du pays.

L’urgence de restaurer la confiance

Le défi est aussi moral. Trop d’affaires de détournement, d’enrichissement illicite, de favoritisme ont entaché la gouvernance passée. Le peuple, qui avait placé tant d’espoir en l’alternance démocratique de 2019, est aujourd’hui traversé par le doute. Il faut donc restaurer la confiance, redonner foi en l’État, en la politique, en l’avenir.

Cela ne peut passer que par des gestes forts. Choisir des profils nouveaux, crédibles, formés, intègres. Rejeter les pressions des partis qui imposent des incompétents comme monnaie d’échange politique. Consacrer enfin le mérite au cœur de la gouvernance.

Au demeurant, le président Félix Tshisekedi est à un carrefour de son mandat et de son héritage. En reconduisant des ministres déconnectés des réalités du peuple, il prendrait le risque d’une continuité molle, où les mêmes causes produiront les mêmes effets. En revanche, en osant la rupture, il pourrait inscrire son action dans l’histoire comme celle d’un homme d’État qui a su écouter son peuple et changer de cap au moment décisif.

Ce choix ne lui appartient qu’à lui. Mais une chose est certaine: le Congo n’a plus de temps à perdre.

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