Africa-Press – Congo Kinshasa. Le leader de Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, réitère son appel à un dialogue national inclusif pour résoudre la crise sécuritaire qui sévit dans l’est de la République démocratique du Congo. Un calendrier pour le moins troublant: l’opposant en exil a publié son communiqué à quelques heures d’intervalle d’une manifestation organisée à Goma, ville sous contrôle des rebelles de l’AFC/M23, précisément pour réclamer… le même dialogue.
À l’occasion du sixième anniversaire de son parti politique, Moïse Katumbi s’est exprimé à travers un long communiqué. Dans ce document signé à Londres, il considère la guerre qui endeuille les populations des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu comme la conséquence du « choix politique désastreux, de défaillances graves de l’État et du refus persistant de traiter les causes profondes des conflits ».
Moïse Katumbi salue les accords de Luanda, de Doha et de Washington, tout en estimant que ces initiatives diplomatiques, prises isolément, ne suffisent pas à instaurer une paix durable et définitive.
Selon lui, seule l’option du dialogue permettrait d’y parvenir.
« Ensemble pour la République réaffirme solennellement que seul un dialogue inclusif, sincère et courageux, traitant des causes profondes des conflits peut conduire à une paix durable. Ce dialogue devra associer toutes les parties prenantes congolaises: le gouvernement, l’opposition politique non armée, l’AFC/M23 et la société civile dans toute sa diversité, sous l’égide morale et spirituelle des confessions religieuses, notamment l’ECC et la CENCO, dont l’engagement constant pour la paix, la vérité et la réconciliation a toujours été en faveur du peuple », indique le communiqué.
Tendre avec l’AFC/M23, intraitable avec Kinshasa
Le leader de Ensemble pour la République soutient par ailleurs qu’« exclure, diaboliser ou criminaliser le dialogue, c’est opter pour une impasse ».
Cet appel pressant à l’organisation d’un dialogue coïncide avec la marche organisée à Goma ce lundi 22 décembre 2025.
Selon des sources locales, les maîtres de la ville auraient recouru à des menaces pour contraindre les habitants du chef-lieu du Nord-Kivu à descendre dans la rue, officiellement pour s’opposer au retrait de l’AFC/M23 de la ville d’Uvira, d’où ils ont été contraints de se retirer sous la pression des États-Unis, et pour appeler au dialogue national.
Dès lors, alors que le communiqué porte la date du 21 décembre 2025, une question demeure: pourquoi Moïse Katumbi a-t-il attendu le jour même de la marche de Goma pour la publication?
Bien plus, alors qu’il n’a pas condamné les violences perpétrées dans les zones contrôlées par les rebelles de l’AFC/M23 soutenus par l’armée rwandaise, le candidat malheureux à la présidentielle de 2023 a réglé ses comptes au régime en place à Kinshasa, en fustigeant sa gestion du pays.





