Africa-Press – Congo Kinshasa. La province de la Tshopo fait actuellement face à une instabilité politique prolongée et à des craintes croissantes de trahison. Dans une interview exclusive accordée à KIS24 jeudi dernier, Franck Linaito, vice-président de la société civile forces vives de la Tshopo, a livré son diagnostic de la situation, appelant à l’unité et à une vigilance sans faille de la population.
Franck Linaito n’a pas mâché ses mots concernant la sécurité de la ville. Il a exprimé une profonde inquiétude face à la possibilité d’une chute de Kisangani, après la prise d’Uvira, marquant la recrudescence des hostilités dans l’Est du pays. Il estime que l’existence de « traîtres » aux niveaux national et provincial pourrait rendre possible la chute de cette ville martyre.
« Nous pouvons dormir et nous réveiller. On écoute que Kisangani est tombée, on ne serait jamais surpris », a-t-il déclaré, pointant du doigt l’existence d’un « groupe déjà de traîtres qui trahissent la nation » au niveau national, dont l’influence se fait sentir dans les provinces.
Pour lui, une grande partie de l’instabilité actuelle est attribuée à l’imbroglio juridique qui paralyse l’exécutif provincial de la Tshopo depuis la déchéance du gouverneur sortant. La gestion actuelle par des « intérimaires et intérimaires » est jugée préjudiciable par la société civile.
« Quand on est géré par des intérimaires et des intérimaires, ils ont toujours des compétences ou des décisions limitées. Et avec ces vents qui nous arrivent, il n’est pas bon que nous puissions être dirigés par des intérimaires », a dit Franck Linaito.
Le vice-président a pressé la Cour constitutionnelle et la Cour de cassation de statuer « le plus tôt possible » sur l’affaire. La clarté est indispensable pour déterminer si le gouverneur sortant est définitivement écarté, ce qui permettrait ensuite d’exiger de la Ceni l’organisation rapide des élections.
M. Linaito a également abordé le thème brûlant de la trahison, avec une mise en garde sévère adressée aux Congolais qui collaboreraient avec l’ennemi. « Ils doivent retenir une chose: la trahison. Le prix de la trahison n’a toujours été que la mort », a-t-il dit.
Il a insisté sur le fait que, même si les traîtres échappaient à un châtiment immédiat, leurs actes affecteraient leur progéniture. Il a conclu par une sombre prophétie sur le sort des collaborateurs: « Si tu n’es pas tué par tes frères congolais, tu seras tué par la personne qui t’a procuré de l’argent ».
Parlant au nom de la société civile, il a formulé des recommandations claires, adressées en premier lieu à la population. Pour lui, « tout mouvement, s’il se peut, il faut toujours dénoncer. Nous commençons à avoir des doutes par rapport à toutes ces autorités. Est-ce que réellement… servent-elles la nation ou bien servent-elles l’ennemi? », s’est-il interrogé.
La société civile forces vives de la Tshopo appelle à une mobilisation générale de la conscience citoyenne pour la défense de la patrie et exhorte les cours de justice à sortir l’entité de la Tshopo de son marasme politique actuel.





