Africa-Press – Congo Kinshasa. Alors que le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a annoncé la formation prochaine d’un nouveau gouvernement lors du Conseil des ministres tenu vendredi 25 juillet, les tractations et recompositions politiques s’intensifient à Kinshasa et au-delà. Cette annonce a été perçue par plusieurs observateurs comme un signal clair de la fin de l’actuelle équipe gouvernementale, marquant un tournant politique majeur au début de ce second mandat présidentiel.
Selon plusieurs sources proches du pouvoir, le chef de l’État aurait profité de ce Conseil pour faire ses adieux à l’équipe sortante, un geste symbolique annonçant une nouvelle étape dans sa gouvernance. Ce remaniement intervient dans un contexte de crise sécuritaire majeure dans l’Est de la République, où les affrontements avec les rebelles de l’AFC/M23 — appuyés par l’armée rwandaise ne cessent de s’intensifier.
L’idée d’un gouvernement d’union nationale refait surface
Face à cette instabilité persistante et à la nécessité d’un front national uni, des voix se lèvent tant au sein de l’Union sacrée que dans les rangs de l’opposition pour plaider en faveur d’un gouvernement d’union nationale. L’objectif: renforcer la cohésion politique pour répondre efficacement à la menace contre l’intégrité territoriale du pays.
Une telle ouverture vers l’opposition suscite des interrogations sur les conditions d’une éventuelle participation de figures emblématiques, notamment Martin Fayulu, chef de file de la coalition Lamuka.
Le camp Fayulu pose ses conditions
Du côté de l’ancien candidat malheureux à la présidentielle de 2018, la prudence est de mise. Si des signes de rapprochement avaient été observés entre Martin Fayulu et le président Tshisekedi ces derniers mois — notamment dans le but de favoriser un dialogue national sur les questions sécuritaires —, les déclarations récentes de ses proches indiquent une certaine réserve.
L’un de ses proches interrogé, a, sous le sceau de l’anonymat, donné la position de Martin Fayulu. Pour eux, il est question de privilégier d’abord le dialogue. « Cela ne nous concerne pas pour l’instant. La participation de notre camp à un nouveau gouvernement reste conditionnée par un dialogue sincère et inclusif. Ce que nous attendons en priorité, c’est le dialogue. On ne peut pas l’ignorer et prétendre entrer directement dans un gouvernement. »
Ces propos résonnent comme une mise en garde contre toute tentative d’instrumentalisation politique de l’opposition ou d’intégration précipitée dans un exécutif sans garanties d’un véritable consensus national. Pour le camp Fayulu, la priorité reste la recherche d’un cadre structuré, équitable et transparent de concertation, avant toute participation à un gouvernement élargi.
Une recomposition politique sous haute tension
Dans ce climat d’attente et de manœuvres politiques, le pays retient son souffle. Les ambitions personnelles se multiplient, les alliances se forment, se défont, tandis que l’arrière-scène politique bruisse de stratégies médiatiques et diplomatiques.
Le nouveau gouvernement annoncé par le président Tshisekedi devra non seulement affronter l’urgence sécuritaire à l’Est, mais également incarner un signal fort de renouveau politique. La question de sa composition technocratique, politique ou inclusive, reste l’un des grands points d’interrogation de cette transition gouvernementale.
Quant à Martin Fayulu, il semble pour l’instant choisir l’observation critique et la fermeté sur ses principes, en attendant que les conditions d’un vrai dialogue national soient réunies.
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