Africa-Press – Congo Kinshasa. Les échanges commerciaux entre Brazzaville et Kinshasa se chiffrent en termes des dizaines de milliers de dollars l’an, en dépit d’un intense trafic qui échappe à la douane. Mais l’épidémie de choléra qui sévit dans la capitale de la RDC pourrait contraindre Brazzaville à fermer sa frontière fluviale.
Mi-juillet, les deux capitales les plus rapprochées du monde avaient pourtant posé les jalons d’une surveillance épidémiologique et la lutte contre les maladies transfrontalières. À l’occasion de la réunion du Conseil des ministres tenue le 23 juillet 2025 au Palais du Peuple de Brazzaville, le ministre de la Santé et de la population, Jean Rosaires Ibara a fait état, devant le président Denis Sassou N’guesso, des cas de diarrhée enregistrés dans les départements sanitaires de Brazzaville et du Congo-Oubangui. Depuis le 23 juin 2025, plusieurs cas de diarrhée ont été enregistrés dans les districts sanitaires de l’ile Mbamou et de Mossaka-Loukoléla (village de Sossolo).
« Ces malades souffrent de diarrhées dont la présentation clinique n’est pas caractéristique mais s’inscrit dans un contexte épidémiologique régional marqué », selon l’OMS, par la recrudescence de cas de choléra dans les pays voisins, notamment la République démocratique du Congo (35.949 cas et 852 décès) ou l’Angola (27.496 cas et 766 décès).
Au 22 juillet 2025, 85 cas de diarrhée sont rapportés dans le district sanitaire de l’ile Mbamou. Le district sanitaire de Mossaka-Loukoléla compte 101 cas. Le ministre de la Santé a informé les membres du Conseil de l’envoi de kits de prélèvement afin de réaliser les examens biologiques de confirmation.
Échanges transfrontaliers
L’exécutif brazza-congolais prend très au sérieux les risques liés aux échanges transfrontaliers, particulièrement entre Kinshasa et Brazzaville. Des centaines de Kinois font chaque jour la traversée du fleuve. Brazzaville a dit mener des actions en collaboration avec l’OMS, afin de renforcer la surveillance épidémiologique et d’assurer la distribution des kits et des médicaments permettant la prise en charge des malades.
Ainsi édifié, le Conseil des ministres a prescrit le déblocage de la somme de 248 millions de francs CFA soit environ 45 millions $US, afin que les autorités compétentes, en concertation avec l’OMS, puissent faire face au coût prévisionnel de ces interventions. À Brazzaville, une certaine torpeur monte dans l’opinion si bien que la réduction drastique du trafic, sinon une fermeture totale, entre le port autonome et le Beach Ngobila, est envisagée dans les prochains jours.
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