Africa-Press – Congo Kinshasa. À la veille de la rentrée scolaire, un malaise couve à Kinshasa. Des mouvements de revendications s’annoncent dans la ville capitale dès la première semaine du mois de septembre 2025, qui débute ce lundi. Alors que l’Intersyndicale de l’Hôtel de ville de Kinshasa a adressé un préavis de grève pour exiger l’apurement de sept mois d’arriérés de salaire du personnel administratif et politique, aucune réaction officielle positive n’a été enregistrée du côté du gouverneur Daniel Bumba. Une attitude perçue par les syndicalistes comme un signe d’indifférence face à une crise sociale persistante.
Mardi 26 août 2026, l’Intersyndicale publique urbaine de Kinshasa adresse un préavis de grève au gouverneur Daniel Bumba Lubaki. Dans cette correspondance, l’Intersyndicale accorde à l’autorité urbaine jusqu’à ce dimanche 31 août, pour apurer les sept mois d’arriérés de salaire des fonctionnaires urbains et du personnel politique des cabinets ministériels kinois, afin de permettre à ces derniers d’assurer la rentrée scolaire de leurs enfants.
Fort malheureusement, depuis, plus rien. Indifférent, Daniel Bumba fait fi du préavis de grève de l’Intersyndicale. Pour David Delord Luyeye Ngongite, président de l’Intersyndicale publique urbaine de Kinshasa, cette indifférence du gouverneur Daniel Bumba traduit son refus catégorique de préserver la paix sociale dans la capitale de la RDC -République démocratique du Congo-.
« Jusque-là, l’autorité urbaine n’a pas rencontré les préoccupations des agents publics urbains contenues dans notre préavis de grève lui adressé dans notre correspondance depuis le 26 août dernier. Je peux affirmer que la question d’apurement de 7 mois d’arriérés reste sans solution, et cela montre le refus catégorique de l’Exécutif Provincial de Kinshasa de préserver la paix sociale », a déclaré le président de l’Intersyndicale publique urbaine de Kinshasa.
Une indifférence qui frise l’insensibilité
Comment une autorité d’une ville aussi sensible comme Kinshasa peut priver de sept mois de salaire les fonctionnaires et le personnel des cabinets ministériels kinois, pendant que ces derniers préparent la rentrée scolaire de leurs enfants prévue pour ce lundi 1er septembre 2025? Pour certains syndicalistes, c’est une indifférence totale dans le chef de Daniel Bumba qui frise l’insensibilité. De son côté, David Delord Luyeye pense que le premier citoyen de la ville de Kinshasa va à l’encontre de la vision du Président Félix Antoine Tshisekedi.
« Le non-paiement d’arriérés de rémunérations de 7 mois en faveur de l’ensemble du personnel de la ville de Kinshasa, vient de préjudicier les parents fonctionnaires de Kinshasa, les rendant incapables d’assurer la rentrée scolaire de leurs enfants. Cela met en péril les droits de scolarisation des enfants congolais par leurs parents, conformément à la Constitution de notre pays, mais également à la vision de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, qui prône la justice sociale ainsi que la Sécurité sociale des agents publics », a dénoncé le numéro un de l’Intersyndicale publique urbaine de Kinshasa.
Paralysie de Kinshasa Grève en vue
La ville de Kinshasa risque de connaître une paralysie totale durant cette première semaine du mois de septembre, qui commence ce lundi. L’Intersyndicale ne jure que sur le recours aux voies et moyens légaux, pour faire pression et obtenir ce qui revient de droit au personnel administratif et politique de Kinshasa. Car, elle croit dur comme fer que sans la pression, l’autorité urbaine risque de ne jamais prendre en compte les revendications du personnel administratif et politique. Aussi, soutient-on, Daniel Bumba Lubaki, le tout premier gouverneur de Kinshasa incapable de payer le personnel administratif et politique dès les premiers mois du début de son mandat, pourra corser ces arriérés de salaire.
« Si, jusqu’à lundi 1er septembre 2025, l’autorité urbaine ne répond pas favorablement à notre requête, l’intersyndicale de l’administration publique urbaine de Kinshasa va recourir aux voies et moyens lui reconnus par les textes légaux, qui garantissent le droit des revendications collectives; notamment, en convoquant une Assemblée générale des agents publics urbains de Kinshasa devant l’hôtel de ville de Kinshasa, conformément à la loi, afin que ces derniers décident de la ligne de conduite à suivre, tout en se prenant en charge, dans le but de recouvrer leurs droits les plus légitimes et fondamentaux, étant donné que la rémunération a un caractère alimentaire, hautement humanitaire », a indiqué David Delord Luyeye Ngongite.
En Prévision de ces mouvements des revendications, visiblement prévus dès la première semaine du mois de septembre de l’année en cours, l’Intersyndicale publique urbaine de Kinshasa demande aux agents de l’ordre de sécuriser tout le personnel administratif, suivant les missions leur assignées par les instruments juridiques. Surtout que, dans ce contexte, signale David Delord Luyeye, « ces démarches syndicales revendicatives ne concernent pas seulement les agents publics civils, mais aussi eux-mêmes [policiers] qui, à ce jour, n’ont touché aucun sou de leurs rémunérations depuis le début des opérations de la paie de trois mois en faveur de tous. »
Aux agents publics urbains, l’Intersyndicale demande de rester confiants aux démarches qu’elle entreprend en leur faveur, et les invite à participer massivement à l’Assemblée générale, qui se tiendra à l’hôtel de ville de Kinshasa, dès la première semaine du mois de septembre. « La date de cette Assemblée générale sera communiquée officiellement aux agents publics urbains, d’ici lundi 1er septembre 2025, à travers tous les canaux de communication », a conclu David Delord Luyeye Ngongite.
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