Africa-Press – Congo Kinshasa. Dans une lettre ouverte rendue publique, ce week-end, depuis Kisaala, sa cité spirituelle, le leader religieux et politique congolais Joseph Mukungubila Mutombo a dénoncé l’initiative portée par la fondation de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki autour de la paix et de la sécurité en République démocratique du Congo.
« Qu’aucun Congolais digne de cette patrie de prédilection divine ne se hasarde, comme un valet ou un laquais, pour aller répondre à l’invitation de la fondation qui porte le nom de M. Thabo Mbeki », a averti le fondateur du Ministère de la Restauration à partir de l’Afrique.
Une mise en garde sévère
Dans son message, Joseph Mukungubila estime que l’implication de Thabo Mbeki dans les affaires congolaises serait « un acte de trahison ». Il rappelle que les précédentes médiations conduites par l’ex-chef d’État sud-africain, notamment les pourparlers de Sun City en 2002, auraient fragilisé l’armée congolaise et ouvert la voie à des « infiltrations étrangères » dans les institutions du pays.
« Depuis Sun City, le pays peine des suites des verrous laissant notre armée poreuse et perméable à toute intrusion », déclare-t-il, accusant Thabo Mbeki d’avoir facilité la mainmise de certains intérêts financiers et politiques sur le Congo.
Cible: l’ancien président sud-africain
Joseph Mukungubila n’a pas épargné le parcours politique de Thabo Mbeki, rappelant que celui-ci avait été contraint de quitter le pouvoir en Afrique du Sud après avoir été désavoué par son propre parti, l’ANC. Selon lui, l’ancien président ne serait pas « en position de garantir la paix et la sécurité en RDC », mais poursuivrait plutôt des « intérêts miniers ».
Le religieux a également établi un parallèle entre Mbeki et certains acteurs accusés de soutenir le M23, mouvement rebelle actif dans l’Est de la RDC.
Appel à la vigilance
« La justice de Dieu est en marche, vous êtes prévenus », conclut le prophète, qui exhorte les Congolais à rejeter toute initiative extérieure susceptible, selon lui, de compromettre la souveraineté nationale.
Cette prise de position intervient alors que l’Afrique du Sud se prépare à accueillir, du 3 au 6 septembre, une grande conférence internationale sur la paix et la sécurité en RDC.
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