Africa-Press – Congo Kinshasa. Le coût du recensement de la population a été dévoilé avec un chiffre qui interpelle: 188,47 millions de dollars américains. Une somme colossale, destinée à identifier chaque Congolais, dans un pays où la démographie et le développement se croisent souvent avec des déséquilibres criants.
La Première ministre, Judith Sumwina, a levé le voile sur ce montant lors de la réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 14 novembre. L’annonce, formelle et solennelle, résonne comme un rappel de l’importance vitale de ce recensement, le deuxième depuis 2013, pour une nation qui cherche à se projeter dans le XXIe siècle avec des données fiables.
Jeudi 13 novembre, elle avait présidé la réunion de la commission nationale du recensement. Selon la cheffe de l’exécutif, cette rencontre s’inscrit « conformément aux orientations du président de la République visant à accélérer un deuxième recensement général de la population et de l’habitat ». La phrase porte la force d’une directive politique qui vise à relancer un processus longtemps suspendu.
Le compte-rendu souligne qu’il s’agissait de la première réunion de ce type depuis 2013. La relance des pilotages politiques du processus marque une volonté claire de coordination et de mobilisation. Dans un pays aux dimensions continentales, cette orchestration interinstitutionnelle apparaît comme un défi de taille, presque titanesque.
L’état des lieux du RGPH2 montre que le processus se trouve encore dans sa phase préparatoire. Néanmoins, certaines avancées majeures sont déjà constatées: « Parmi les réalisations majeures figurent notamment la production de 84 % des aires de dénombrement provisoire, la cartographie pilote réalisée dans trois sites, et la disponibilité des outils techniques ainsi que des applications de collecte ». Des détails qui, sous le prisme du chiffre, peuvent représenter un effort logistique et technique colossal.
Quant à la feuille de route 2022-2027, elle témoigne de l’urgence et de l’ambition de ce recensement. La Première ministre a insisté sur le montant des besoins financiers: « Concernant la feuille de route 2022-2027, les besoins financiers ont été évalués à près de 188,47 millions de dollars. Son exécution ne dure qu’environ 3,3 mois ». Une somme monumentale pour un délai qui semble presque dérisoire.
Un investissement capital pour l’avenir
Les partenaires techniques et financiers, notamment la Banque mondiale sous la coordination de l’UNFPA, « ont réaffirmé leur disponibilité à accompagner ce processus, dont le pilotage a été remis sur la table par la Première ministre-cheffe du gouvernement ».
La sécurité du processus fait également l’objet d’une attention particulière. Des instructions ont été données « au vice-Premier ministre de la Défense, d’organiser, en accord avec le ministre du Plan, une réunion sur les aspects sécuritaires liés à ce processus de recensement ».
La dimension intersectorielle du recensement est tout aussi cruciale. Les experts des ministères du Plan, de l’Éducation nationale et de la nouvelle Citoyenneté, ainsi que ceux de la Santé, « doivent également tenir rapidement une réunion pour mutualiser les ressources matérielles ».
Dans les coulisses, l’exécutif cherche à peaufiner le financement. La Première ministre a rappelé que le ministre du Plan, de la Défense et de l’Intérieur « doivent transmettre, d’ici la fin de cette semaine, les budgets détaillés des besoins urgents pour décembre 2025-janvier 2026 ». Chaque dollar, chaque plan de dépense est scruté avec une exigence quasi patriotique.
La somme de 188,47 millions de dollars, tout en choquant par son ampleur, reflète le prix de l’identification de la population.
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