Africa-Press – Congo Kinshasa. Le vendredi 13 septembre 2024, le Tribunal Militaire de garnison de Kinshasa/Gombe a rendu son verdict tant attendu dans l’affaire du coup d’État manqué du 19 mai 2024 et de l’attaque de la résidence de Vital Kamerhe, actuel président de l’Assemblée nationale. Siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo, le tribunal, présidé par le juge Major Freddy Eume, a condamné 37 prévenus à la peine de mort, tout en acquittant 13 autres pour manque de preuves.
Des Peines de Mort pour les Principaux Prévenus
Les prévenus condamnés à la peine capitale ont été jugés coupables des chefs d’accusation d’association de malfaiteurs, d’attentat et de terrorisme. Parmi les condamnés figurent des personnalités notoires, telles que Marcel Malanga, fils de Christian Malanga, Tyler Christian Thomson, Zalman Pollum Benjamin, et Nkele Mbuela Ruffin. Jean-Jacques Wondo, expert militaire reconnu, a également écopé de la peine de mort pour son implication dans l’association de malfaiteurs et les attentats. Certains des condamnés, reconnus coupables de détention illégale d’armes de guerre, ont initialement été condamnés à 20 ans de servitude pénale, mais la juridiction militaire a décidé de n’appliquer que la peine la plus sévère, celle de la mort.
Délai de Cinq Jours pour Interjeter Appel
Le magistrat Major Freddy Eume a précisé que les condamnés disposent d’un délai de cinq jours pour interjeter appel.
« Aux condamnés, ils ont un délai de cinq jours pour interjeter appel. Cela étant, plus rien étant inscrit à l’extrait de rôle de ce jour, l’audience est levée », a-t-il déclaré en clôturant l’audience.
Ce délai permettra aux avocats des condamnés de préparer leur défense et de contester les décisions rendues par la juridiction militaire.
13 Acquittements pour Manque de Preuves
Sur les 51 prévenus présents lors du procès, 13 ont été acquittés, faute de preuves suffisantes pour les incriminer d’association de malfaiteurs, de terrorisme et de financement du terrorisme. Parmi les acquittés, on retrouve plusieurs personnes liées à « l’hôtel Chez Momo », notamment la propriétaire Mata Maguy, son mari Ephraïm Mugangu, et plusieurs de leurs employés. Le tribunal a également libéré Faustin Egwake, gérant des bus ayant transporté les prévenus, ainsi que la nettoyeuse du Palais de la Nation, Mbemba Ndona Mado. Le prévenu Tikimo, pour sa part, a bénéficié de circonstances atténuantes et a été déclaré non coupable.
Deux Décès Notés Parmi les Accusés
Le tribunal a également confirmé le décès de deux prévenus, Christian Malanga et Aboubakar, tués lors de l’attaque contre la résidence de Vital Kamerhe. En conséquence, l’action publique engagée contre eux a été éteinte, conformément aux requêtes du Ministère public.
Des Déclarations Rejetées par le Tribunal
Pendant les audiences, plusieurs prévenus ont affirmé avoir été contraints de participer aux attaques. Toutefois, ces arguments ont été rejetés par le tribunal, qui a estimé que les accusés avaient continué à participer aux actions violentes, même après l’élimination de Christian Malanga. Les autorités judiciaires ont relevé que certains des accusés avaient été vus armés, célébrant la victoire d’un éventuel « New Zaïre » et scandant des slogans tels que « Ingeta ».
Le procès, qui avait débuté le 7 juin 2024, s’achève sur un verdict qui marque un tournant dans la lutte contre les tentatives de déstabilisation du régime en place. Le dossier pourrait encore évoluer dans les jours à venir, au gré des appels qui seront probablement déposés par les condamnés.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Congo Kinshasa, suivez Africa-Press