Lancement du Projet PACCB-CI à Bouaké

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Lancement du Projet PACCB-CI à Bouaké
Lancement du Projet PACCB-CI à Bouaké

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le projet de Renforcement de la Capacité d’Adaptation et de la Résilience des communautés Rurales au changement climatique dans le bassin versant du Bandama en Côte d’Ivoire (PACCB-CI) a été officiellement lancé le vendredi 11 juillet 2025 à Bouaké au cours d’un atelier organisé dans la salle de conférence du mythique stade de la Paix. Cet atelier de lancement, marque le démarrage officiel dudit projet.

Ce projet a pour objectif d’aborder les principales vulnérabilités climatiques dans les systèmes de gestion de l’agriculture et des ressources en eau, en mettant l’accent sur les chaînes de valeur du riz, du manioc et du cacao dans le bassin versant du Bandama. Il permettra d’augmenter la résilience et la capacité d’adaptation des communautés rurales vulnérables et de leurs écosystèmes aux changements climatiques pour améliorer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance dans le bassin versant du Bandama.

Le projet entend réduire les effets directs prévus des impacts négatifs des changements climatiques sur 15 600 petits producteurs de manioc, de riz et de cacao dont 45% seront des femmes et ce grâce à l’amélioration des systèmes de réglementation, à l’accès accru à du matériel végétal résistant au climat, à un meilleur accès au marché et à d’autres effets en aval. Aussi, à termes ce projet bénéficiera indirectement à 93 600 personnes travaillant le long de la chaîne de valeur ciblée du cacao, du manioc et du riz.

Les personnes ciblées, dans les Régions du Bélier, Gbêkê et Marahoué autour du bassin du Bandama, sont les petits exploitants agricoles et les communautés qui sont les plus vulnérables aux changements climatiques mais qui ont le potentiel de passer rapidement à des systèmes plus résilients et productifs dans les chaînes de valeur sélectionnée.

Le projet sera exécuté par une unité de coordinnation de projet placé sous la tutelle du Ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique (MINEDDTE) et la supervision du FIDA. Afin d’assurer une appropriation des objectifs dudit projet par toutes les parties prenantes et de poser les bases d’une mise en œuvre efficace, il est essentiel à en croire les initiateurs, d’organiser un atelier de lancement officiel.

Il vise à partager les objectifs, les résultats attendus et le cadre de mise en œuvre avec l’ensemble des parties prenantes, afin d’assurer leur mobilisation et leur appropriation.

La cérémonie de ce vendredi vise à lancer officiellement les activités du PACCB, susciter l’adhésion des parties prenantes clés à sa mise en œuvre et à former l’équipe projet et les points focaux institutionnels.

De façon spécifique, il s’agira de présenter les objectifs, composantes et résultats attendus du projet ; renforcer les capacités de l’équipe-projet, des décideurs, et des points focaux des institutions bénéficiaires et élaborer une feuille de route pour l’implémentation du projet.

Selon le Directeur Pays du FIDA, Messan Fumilayo Herman, « Le PACCB est né d’une prise de conscience partagée: le changement climatique représente aujourd’hui une menace majeure pour l’agriculture ivoirienne, pilier central de l’économie nationale et source de subsistance pour plus de 70 % de la population rurale. Ses effets se manifestent déjà par une variabilité accrue des précipitations, des sécheresses prolongées, des inondations plus fréquentes, une dégradation accélérée des sols et une baisse de la productivité, affectant directement la sécurité alimentaire et les revenus des petits producteurs.

Ce projet ambitieux vise précisément à répondre à ces défis structurels. Il offre une réponse intégrée et innovante, en renforçant la capacité d’adaptation des communautés rurales et leur résilience, grâce à un ensemble cohérent d’interventions concrètes et ciblées: La mise en place de systèmes d’alerte précoce et d’information climatique robustes ; Le développement de solutions agricoles intelligentes face au climat ; L’accès à des intrants de qualité et à des technologies post-récolte ; La diversification des activités génératrices de revenus, notamment à travers l’aquaculture et la conservation et enfin, le renforcement de la gouvernance, de la coordination et des capacités institutionnelles.

Grâce à une approche centrée sur les ménages les plus vulnérables, notamment les femmes et les jeunes, le PACCB contribuera de manière significative à la réduction de l’insécurité alimentaire, à l’amélioration des moyens de subsistance, et à l’inclusion économique et sociale des groupes traditionnellement marginalisés. Il s’aligne parfaitement sur les priorités nationales, telles que le PND et le PNIA II, et aussi est conforme au cadre stratégique du FIDA et soutient activement la réalisation des Objectifs de Développement Durable, notamment les ODD 1 (Pas de pauvreté), 2 (Faim zéro), 5 (Égalité entre les sexes), 13 (Lutte contre les changements climatiques) et 15 (Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres).»

Il a salué les efforts du Gouvernement ivoirien pour l’intégration des enjeux climatiques dans les politiques publiques et pour sa forte mobilisation autour de ce projet et félicité également l’ensemble des ministères sectoriels, les communautés rurales et les partenaires techniques et financiers, en particulier la FAO et le PNUD, pour leur engagement constant et leur expertise tout au long de la phase de conception.

Le ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, Assahoré Konan Jacques, a fait savoir que « Notre pays, comme de nombreux pays en développement, fait face à des défis croissants liés aux effets du changement climatique. Ces effets sont particulièrement ressentis dans le secteur agricole, pilier de notre économie nationale, qui représente environ 22 % du Produit Intérieur Brut et occupe près de 60 % de la population active. Les événements climatiques du pays pourraient faire baisser de 13% d’ici 2050, les revenus du secteur de la pêche et le secteur agricole pourrait enregistrer des pertes importantes à la suite de la hausse des températures, du manque d’eau et de la perte des zones forestières et des sols productifs.

Le bassin versant du Bandama, l’un des plus vastes du pays, constitue une zone agricole stratégique. Il est notamment au cœur de la production de riz, de cacao et de manioc, des cultures vivrières et d’exportation essentielles à la sécurité alimentaire et à la stabilité économique de milliers de familles rurales. Cependant, cette région subit de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique: variabilité des pluies, allongement des périodes de sécheresse, inondations récurrentes et dégradation des terres. Ces perturbations affectent directement les rendements agricoles: Le riz, culture de base dans le bassin, enregistre des baisses de productivité allant jusqu’à 30 % dans certaines zones inondables ou asséchées ; Le manioc, bien que résilient, est menacé par les attaques accrues de ravageurs et de maladies favorisées par le changement climatique ; Le cacao, quant à lui, souffre de la hausse des températures et de la réduction des zones agroécologiques adaptées, ce qui compromet à terme sa durabilité.

Face à ces défis, ce projet que nous lançons aujourd’hui revêt une importance capitale. Il vise à renforcer les capacités des communautés rurales à anticiper, à faire face et s’adapter aux aléas climatiques, afin d’améliorer la productivité agricole par l’introduction de pratiques agricoles durables. À travers des actions concrètes, nous œuvrons à protéger les moyens de subsistance des populations, à promouvoir une agriculture résiliente, et à restaurer les écosystèmes locaux.

Ce projet se veut être une réponse efficiente à la lutte contre le changement climatique. Il sera déployé dans trois régions de notre pays que sont le Bélier, le Gbêkê et la Marahoué. Il bénéficiera directement à 14 600 petits exploitants agricoles dont 4 000 producteurs de riz, 5 600 producteurs de manioc et 5 000 producteurs de cacao et à 1 000 entreprises/coopératives agricoles. De surcroit, il profitera indirectement à environ 93 000 bénéficiaires le long de la chaîne de valeur ciblée du cacao, du manioc et du riz…»

Le ministre Assahoré a encouragé les acteurs de terrain, partenaires institutionnels et techniques, à se mobiliser pleinement pour garantir son succès. « Les communautés que nous accompagnons n’attendent pas des discours, mais des résultats tangibles…» a-t-il précisé avant de s’adresser aux récipiendaires. « Aux bénéficiaires, je lance un appel pour votre appropriation effective du projet, de l’utilisation optimale des infrastructures et équipements qui seront ainsi déployés et d’un engagement fort pour sa pérennisation…» a-t-il conseillé.

Kouadio Adjoua Evelyne a, au nom des bénéficiaires, remercié tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre de ce projet.

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