Interdiction de Marche du Front Commun à Abidjan

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Interdiction de Marche du Front Commun à Abidjan
Interdiction de Marche du Front Commun à Abidjan

Africa-Press – Côte d’Ivoire. L’annonce du président Alassane Ouattara de briguer un nouveau mandat à l’élection présidentielle d’octobre 2025 continue de susciter de vives réactions au sein de la classe politique ivoirienne. Quelques heures seulement après la déclaration officielle du chef de l’État, Damana Adia Pickass, a exprimé son profond malaise face à ce qu’il considère comme une nouvelle entorse grave à l’ordre constitutionnel.

Dans un ton marqué par l’indignation, Damana Pickass a qualifié cette journée de « triste pour la démocratie en Côte d’Ivoire », affirmant que la décision du président Ouattara constitue une trahison des engagements qu’il avait pris auparavant. Ce cadre du PPA-CI estime que cette candidature s’inscrit dans une continuité d’actions contraires à la lettre et à l’esprit de la Constitution. Selon lui, le précédent mandat de 2020 reposait déjà sur une base légalement discutable, et son renouvellement ne fait qu’aggraver le recul démocratique en cours.

Il reproche notamment au président sortant de ne pas avoir su préparer une transition sereine du pouvoir, malgré les cinq années qui se sont écoulées depuis le décès de l’ancien Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, évoqué à l’époque comme justification pour un troisième mandat. Damana Pickass voit dans cette nouvelle candidature non seulement une violation manifeste de la loi fondamentale, mais aussi une menace directe contre la stabilité institutionnelle du pays. Il va jusqu’à comparer cette décision à un « coup d’État », évoquant une récidive politique dangereuse, synonyme selon lui d’« attentat contre la sûreté de l’État ».

Dans son intervention, le cadre du parti de Laurent Gbagbo insiste sur les conséquences d’un tel acte sur la cohésion nationale. Il affirme que « violer la Constitution, c’est briser notre pacte républicain », soulignant que la loi fondamentale n’appartient pas à un seul homme, mais au peuple souverain. Pour lui, cette candidature ouvre une ère d’incertitude politique, en installant l’idée d’une présidence à vie qui s’éloigne de tout principe démocratique.

Face à cette situation, le PPA-CI annonce sa détermination à utiliser tous les recours prévus par la légalité pour s’opposer à cette orientation qu’il juge périlleuse pour la République. Pickass a appellé à une mobilisation nationale, rassemblant non seulement les militants de son parti, mais aussi ceux du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), ainsi que toutes les forces démocratiques du pays. L’objectif affiché: faire barrage, dans les urnes et dans l’espace public légal, à ce qu’il considère comme une dérive autoritaire.

Concernant la marche initialement prévue par le Front Commun de l’opposition, et dont l’organisation a été suspendue à la demande des autorités en raison des festivités liées au 65e anniversaire de l’indépendance, Damana Pickass précise qu’il ne s’agit pas d’une annulation. Le rassemblement est simplement reporté, et le parti communiquera ultérieurement sur sa tenue.

Cette prise de position du PPA-CI annonce des semaines politiquement chargées, marquées par une confrontation croissante entre le pouvoir et une opposition déterminée à faire respecter les règles du jeu démocratique. À trois mois du scrutin présidentiel, le climat politique s’assombrit davantage, entre appels à la résistance pacifique et craintes de tensions accrues.

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