Africa-Press – Côte d’Ivoire. Dans l’émission « Les candidats face aux femmes », Ahoua Don Mello dévoile un programme audacieux axé sur la reconnaissance du travail domestique, la santé maternelle et la lutte contre les stéréotypes culturels.
L’émission Les candidats face aux femmes continue de s’imposer comme le rendez-vous incontournable de l’élection présidentielle ivoirienne de 2025. Après Jean-Louis Billon et Henriette Lagou, c’était au tour d’Ahoua Don Mello, candidat déclaré à la magistrature suprême, de présenter sa vision sur l’émancipation des femmes, ce jeudi soir, devant un panel d’expertes de haut niveau.
L’émission, initiée par Rebecca Yao, experte en genre et présidente de l’ONG Femmes Ivoiriennes en Politique, a permis de poser un cadre rigoureux au débat. Elle était accompagnée du Professeur Weu Mélanie Tia, spécialiste en néphrologie et immunologie, enseignante-chercheure, et secrétaire adjointe de l’Association des Femmes Chercheurs de Côte d’Ivoire.
Cette configuration a offert un dialogue nourri, combinant expertise scientifique, expérience de terrain et propositions politiques concrètes.
Dès les premières minutes, Ahoua Don Mello a planté le décor: « Le principal frein à l’émancipation des femmes est culturel », a-t-il martelé. Dénonçant une société qui réduit encore trop souvent la femme au rôle de « ménagère », il a raconté une scène de son enfance: celle d’une jeune villageoise, bébé au dos, travaillant seule au champ, exposée aux dangers de la brousse. Une image gravée dans sa mémoire et qui a nourri, selon lui, son engagement pour les droits humains.
Mais c’est sur la question du travail domestique non rémunéré que le candidat a le plus surpris. Qualifiant ce travail de « service public », il a proposé la mise en place d’un système de rémunération pour les femmes au foyer, à condition que ce choix soit volontaire.
« Lorsqu’un enfant est bien éduqué, c’est toute la société qui en bénéficie. Il est temps de reconnaître la valeur du travail invisible effectué chaque jour par des millions de femmes », a-t-il plaidé.
Cette proposition, saluée par une partie du public, marque une rupture avec les politiques traditionnelles, en intégrant pleinement l’économie du care dans le programme présidentiel.
Interrogé par le Professeur Weu Mélanie Tia sur la question de la mortalité maternelle, Ahoua Don Mello a reconnu la gravité de la situation. Il a insisté sur la nécessité d’aller au-delà de la construction d’infrastructures, souvent dépourvues d’équipements de base comme l’eau ou l’électricité.
Il a notamment proposé deux mesures fortes, la création d’une industrie pharmaceutique locale pour assurer l’accès aux médicaments essentiels et le renforcement du personnel médical, avec le déploiement systématique de sages-femmes dans les zones rurales.
Ces mesures seraient soutenues par une généralisation de l’assurance maladie universelle, pour garantir à toutes les femmes un accès équitable aux soins.
Ahoua Don Mello a défendu une approche holistique de l’autonomisation des femmes, fondée sur la transformation des mentalités, la justice sociale et le développement des services publics. « Il ne s’agit pas seulement de promouvoir les droits des femmes, mais de reconstruire une société plus juste et plus équilibrée », a-t-il conclu.
Son passage dans Les candidats face aux femmes a permis de clarifier une ambition politique singulière, où la place de la femme ne relève pas de la simple rhétorique électorale, mais d’un projet de société à part entière.
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