Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le mercredi 29 octobre 2025 à Cocody, un point de presse a été organisé par le Front Commun, coalition politique composée du PPA-CI et du PDCI RDA, afin de réagir à la convocation de plusieurs de ses cadres à la Préfecture de Police d’Abidjan. Cette convocation, survenue les 27 et 28 octobre, a impliqué de hauts responsables des deux partis de l’opposition, notamment des personnalités telles que Noël Akossi Bendjo, Sylvestre Emou, Alain Cocauthrey et quatre autres personnalités du PDCI RDA, ainsi que des figures de proue du PPA-CI comme le Dr Assoa Adou, le Professeur Hubert Oulaye et le Député Tcheidé Jean Gervais et onze autres cadres du parti de Gbagbo.
Les membres du Front Commun convoqués à la Préfecture de Police ont exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils considèrent comme une tentative de répression et de mise sous contrôle judiciaire à l’approche des élections législatives prévues pour le mois de décembre. Selon les responsables du Front, cette convocation fait partie d’une série d’actions visant à intimider et empêcher les cadres de l’opposition de se porter candidats aux élections.
Ces derniers ont également évoqué un climat politique de plus en plus tendu, où la liberté d’expression et les droits politiques sont, selon eux, bafoués. Le Front Commun a dénoncé ce qu’il appelle un régime qui cherche à réduire au silence toute opposition, en utilisant des méthodes autoritaires pour contrôler le paysage politique ivoirien.
Les convocations ne sont pas, selon le Front Commun, des événements isolés. Ils rappellent qu’au cours des derniers mois, plusieurs personnalités de l’opposition ont été arrêtées ou enlevées, souvent dans des conditions non conformes aux normes des droits humains, et cela, dans le cadre de l’éradication de toute forme de contestation.
Le Front met en avant un constat alarmant selon lequel la Côte d’Ivoire serait devenue une « prison à ciel ouvert », où toute voix dissidente est persécutée, même celles des partis de l’opposition les plus historiques et les plus ancrés dans le pays.
À travers cette mobilisation, le Front Commun a voulu rappeler à la communauté internationale que le pouvoir en place, sous la direction d’Alassane Ouattara, ne respecte ni la Constitution ni les principes fondamentaux de la démocratie.
Le Front a mis en exergue la manipulation des résultats électoraux, notamment lors du braquage électoral du 25 octobre, et a critiqué la gestion des élections, qu’il estime entachée de fraude. Il accuse le gouvernement de préparer le terrain pour une nouvelle majorité législative, malgré le rejet populaire de la prolongation du mandat de Ouattara.
Pour le Front Commun, il est désormais clair que le régime du RHDP craint une défaite électorale, particulièrement lors des élections législatives à venir. Cette situation engendre des manœuvres stratégiques pour affaiblir l’opposition, et pour tenter de maintenir une emprise sur le pouvoir. Dans cette optique, le régime chercherait à étouffer les partis politiques comme le PDCI RDA et le PPA-CI, jugés comme les plus redoutables adversaires politiques du président Ouattara.
Le Front Commun a tenu à souligner que la répression de ses cadres s’inscrit dans un contexte plus large, visant à restaurer un système politique autoritaire et à renforcer le pouvoir du président, au détriment des partis d’opposition. L’objectif de cette politique est, selon le Front, de ramener la Côte d’Ivoire à une époque de parti unique, une situation contre laquelle ils continuent de se battre.
Les responsables politiques du Front Commun ont aussi exprimé leur inquiétude sur l’avenir des cadres politiques du PPA-CI et du PDCI RDA, craignant que le prochain objectif du pouvoir ne soit de s’en prendre aux leaders des deux partis, à savoir Laurent Gbagbo et Cheick Tidjane Thiam.
Face à cette situation, le Front Commun a affirmé son opposition irréductible au quatrième mandat qu’il considère comme anticonstitutionnel et illégal d’Alassane Ouattara. Le Front a demandé à la communauté internationale de suivre de près la situation en Côte d’Ivoire et d’agir pour que cesse l’atteinte aux libertés politiques et aux droits fondamentaux des citoyens.
En conclusion, malgré l’intensification de la répression et des tentatives de contrôle de l’opposition, le Front Commun appelle à la mobilisation générale des Ivoiriens, des militants et de la société civile.
Enfin, une information importante a été partagée par les membres du Front Commun: selon des rumeurs non confirmées, les poursuites engagées contre les cadres du Front Commun pourraient être suspendues. En attendant confirmation, le Front Commun a exhorté le régime à éviter d’exacerber les tensions sociales et à procéder à la libération sans condition de toutes les personnes arrêtées et incarcérées lors des manifestations pacifiques de l’opposition.
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