Africa-Press – Côte d’Ivoire. Pas de pause pour la razzia ouest-africaine dans le milieu bancaire. Le clap de fin dans la très longue séquence de cession du holding bancaire panafricain Oragroup, qui contrôle le réseau Orabank, doit se faire entendre.
Comme l’ont révélé nos confrères d’Africa Business+, le capital-investisseur Emerging Capital Partners (ECP) et les institutionnels Proparco, German Investment Corporation (DEG) et Belgian Investment Company for Developing Countries (BIO) ont enfin trouvé preneur pour la revente de leurs parts dans Oragroup, après l’échec de la reprise en novembre 2020 par l’Institut de prévoyance sociale – Caisse générale de retraite des agents de l’État ivoirien (IPS-CGRAE), bloquée par le gendarme ouest africain du secteur bancaire.
Les cédants et Vista Bank, fondé par Simon Tiemtoré, sont en train de finaliser un accord pour la prise de contrôle du groupe bancaire basé à Lomé.
Stratégie panafricaine
Financier d’origine burkinabè et ancien directeur du fonds d’investissement de la banque d’affaires Morgan Stanley, ainsi qu’ancien chef du département marchés des capitaux à Afreximbank, Simon Tiemtoré avait créé la surprise en s’emparant, en 2020, des filiales subsahariennes mises en vente par BNP Paribas.
Lilium Capital, holding qui contrôle Vista Bank – celle-ci est déjà présente en Guinée, en Sierra Leone et en Gambie –, avait déboursé 60 millions d’euros au total pour la cession des 51 % de participation du géant français au capital de la Banque pour le commerce, l’industrie et l’agriculture du Burkina Faso (Biciab ; 4,2 milliards de F CFA, soit 6,2 millions d’euros, de bénéfice en 2018) et de 55 % du capital de Bicigui (VistaGui), en Guinée.
L’opération, qui doit être finalisée dans les prochains jours entre les parties, conforte la stratégie d’expansion régionale de Vista Bank de fonder un groupe bancaire panafricain. Contrairement à son compatriote Idrissa Nassa (Coris Bank International), qui s’est imposé dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africain (Uemoa) grâce à une approche d’investissements de création de capacités (greenfield), Simon Tiemtoré fait le pari des fusions-acquisitions.
Les institutions ouest-africaines toujours au capital
Cette nouvelle opération, doit également entériner le départ d’ECP, qui avait pris le contrôle du groupe basé à Lomé en 2008. Avec le capital-investisseur, ce sont également les bailleurs européens Proparco, BIO, et DEG qui s’apprêtent à quitter le navire.
A contrario, leurs homologues africains de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis) et Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC) conserveront une participation minoritaire, selon Africa Business+. Ce, aux côtés d’un actionnariat flottant d’environ 20 % du capital d’Oragroup, coté à la Bourse régionale (BRVM) et dont l’IPS-CGRAE est détenteur de la majorité des parts.
Fondé en 1985 avec dénomination originelle Financial Bank, Oragroup est l’un des plus importants groupes bancaires privés, présent dans 12 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo. Le holding, qui affichait un total bilan de plus de 4 000 milliards de F CFA à la fin de 2021, est dirigé par le Camerounais Ferdinand Ngon Kemoum, qui a succédé à la Malienne Binta Touré Ndoye en 2019.
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