Thaïs Brouck
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Il a le profil et les compétences pour briguer le poste. Mais le ministre béninois de l’Économie et des Finances n’a pas déposé sa candidature à la présidence de la Banque africaine de développement. Explications.
C’était devenu un secret de polichinelle. Mais, selon nos informations, c’est désormais certain: Romuald Wadagni, le ministre béninois de l’Économie et des Finances, ne cherchera pas à succéder au Nigérian Akinwumi Adesina à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD).
Alors que le délai expire ce 31 janvier à 17h, heure d’Abidjan, il n’a pas déposé sa candidature, contrairement à la Sud-Africaine Swazi Tshabalala, au Sénégalais Amadou Hott, au Mauritanien Sidi Ould Tah, au Tchadien Mahamat Abbas Tolli ou au Zambien Samuel Munzele Maimbo.
Les réussites du Bénin
À la fin de juillet 2024, Romuald Wadagni expliquait à Jeune Afrique qu’il avait de « très bonnes chances de l’emporter ». De fait, tant son profil que ses résultats plaidaient en sa faveur. L’inamovible ministre de l’Économie et des Finances de Patrice Talon peut en effet se targuer d’avoir permis à son pays d’obtenir un taux de croissance moyen supérieur à 5 % ces huit dernières années, malgré les effets négatifs de la crise du Covid-19 et de la guerre en Ukraine.
Le Bénin s’est également distingué en devenant le deuxième pays d’Afrique subsaharienne à revenir sur le marché obligataire international depuis la crise sanitaire. Et, en janvier, Cotonou, qui affiche l’un des meilleurs profils de crédit du continent, est retourné sur les marchés pour lever 1 milliard de dollars. Avec succès.
Le silence de Patrice Talon
Patrice Talon ayant annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat présidentiel en 2026, Romuald Wadagni voit la date de son départ du gouvernement approcher à grands pas. Alors, pourquoi renoncer ? « Je pense qu’il ne songeait pas réellement [à partir pour la BAD]. Il aurait été un bon candidat sur le plan technique, mais il est une pièce centrale du système Talon. Je voyais mal comment on l’aurait laissé partir », estime un observateur de la politique béninoise, qui résume un sentiment communément partagé.
D’ailleurs, les ambitions panafricaines du ministre n’avaient reçu aucun soutien officiel de la Présidence béninoise, d’autant qu’avec la candidature d’Amadou Hott et celle, plus récente, de Sidi Ould Tah, l’Afrique de l’Ouest est déjà divisée.
Source: JeuneAfrique
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