Africa-Press – Côte d’Ivoire. À moins d’un mois du scrutin présidentiel, les locaux de Radio de la Paix ont servi de cadre, ce jeudi 2 octobre 2025, à une rencontre d’experts, de journalistes et de responsables institutionnels lors d’un atelier sur le thème: « Les responsabilités: droits et devoirs du journaliste ».
Organisée par la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, en collaboration avec Radio de la Paix, cette rencontre s’est imposée comme un véritable appel à la responsabilité professionnelle à l’approche d’un moment crucial pour la démocratie ivoirienne.
S’exprimant au nom du secrétaire général de la Fondation, M. Diomandé Hamed a souligné l’importance de l’éthique journalistique en période électorale. Dans un discours ferme, il a insisté sur le rôle fondamental du journaliste dans la consolidation démocratique: « Le journaliste n’est pas un simple relais d’opinions. Il est un acteur essentiel de la démocratie », a-t-il déclaré, appelant à rejeter les rumeurs, les discours haineux et toute forme de manipulation de l’opinion.
Il a également souligné que l’indépendance reste « le bouclier du journaliste » et que seule une information impartiale, vérifiée et équilibrée permet au citoyen de faire un choix éclairé dans les urnes.
Abdoulaye Sangaré, directeur de Radio de la Paix, a enfoncé le clou en rappelant le pouvoir immense des médias, surtout en période de tension électorale: « Chaque mot, chaque image, chaque titre peut devenir une étincelle. »
Selon lui, les journalistes doivent refuser toute instrumentalisation politique et garder comme ligne de conduite l’équité, l’ouverture à toutes les sensibilités politiques et le respect de la vérité. « Vous êtes au cœur du processus démocratique, et non en périphérie », a-t-il insisté.
La conférence inaugurale, animée par Gérard Guèdègbé, expert en stratégie média et communication, a donné une orientation concrète aux échanges. Il a rappelé qu’un journaliste politique doit maîtriser le code électoral, qu’il a qualifié de « GPS du processus ».
Il a appelé les professionnels des médias à recentrer les débats sur les enjeux réels du scrutin, comme l’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes ou la sécurité nationale. « Une élection, c’est la rencontre d’un programme avec un peuple. »
De son côté, Kaberu Taïru, représentant du Centre pour l’Innovation et le Développement du Journalisme (CJID), a mis l’accent sur la vérification des faits. Selon lui, « dans le fact-checking, il n’y a pas de source anonyme ». Il a exhorté les journalistes à faire preuve de rigueur, rappelant que la crédibilité de la presse repose sur la traçabilité des informations.
Entre plaidoyer pour une presse libre et mise en garde contre les dérives, l’atelier a permis d’outiller une vingtaine de journalistes face aux défis du moment. Le mot de clôture d’Abdoulaye Sangaré a sonné comme une exhortation forte: « À travers vos stylos, vos micros, vos caméras, vous avez le pouvoir d’apaiser ou d’enflammer. Choisissez la responsabilité, l’impartialité et surtout la paix. »
Dans un pays encore marqué par les séquelles de crises passées, l’appel est clair: les journalistes ne sont pas de simples spectateurs de la démocratie, ils en sont les gardiens. À eux de veiller, avec professionnalisme, à ce que l’information soit un pont vers la paix et non un vecteur de division.
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